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Enquête régionale : freins à une meilleure valorisation des veaux

La vente des veaux laitiers à des élevages allaitants avant le sevrage, avec les nourrices, est une piste envisagée pour mieux les valoriser. Crédit photo : AC
La vente des veaux laitiers à des élevages allaitants avant le sevrage, avec les nourrices, est une piste envisagée pour mieux les valoriser. Crédit photo : AC

L’enquête réalisée par Irène Schwartzentruber, apprentie ingénieur agronome à Bio BFC avait pour objectif de recenser les besoins et attentes des éleveurs bovins bio en Franche-Comté en matière de valorisation des veaux, mais aussi d’identifier les freins à une meilleure valorisation de ces animaux.

86 exploitations de la région ont été enquêtéesPopulation étudiée : 86 exploitations ont été enquêtées en Franche-Comté (65% laitières, 30% allaitantes, 5% mixtes). En ce qui concerne les ventes, les élevages laitiers commercialisent en moyenne 41 veaux de 2-3 semaines par an dont 26 mâles. Les prix oscillent entre 110 € en race montbéliarde et 337 € en croisement Bleu-Blanc-Belge. La majorité des veaux sont achetés par un maquignon ou la coopérative Franche-Comté Élevage. En allaitant, les veaux sont majoritairement vendus comme broutards, et la vente directe ainsi que les maquignons sont les deux plus gros débouchés.

Marché actuel

À propos de la valorisation des produits, les éleveurs sont en majorité insatisfaits des débouchés. Le fait que les veaux soient élevés en bio, mais vendus en conventionnel à une valeur inférieure à celle perçue comme équitable inspire un sentiment de manque de reconnaissance du travail.

Parmi les freins évoqués pour une meilleure valorisation des veaux, on peut noter :

  • le manque de place et de temps,
  • un manque de débouchés,
  • et un contexte général de repli des achats de produits issus de l’AB.

La satisfaction valoriser des veaux dans le circuit bio arrive en tête des avantages espérés par les éleveurs enquêtés, bien qu’une majorité des répondants n’y trouvent finalement aucun avantage, pour des questions de praticité. Les attentes vis-à-vis de l’aval ressortent aussi de cette enquête : prix plus rémunérateurs, meilleure communication auprès des consommateurs, développement de nouveaux débouchés et meilleure transparence de la chaîne de valeur.

Même s’il paraît difficile de trouver une solution simple et rapide à déployer, 79 % des éleveurs se disent intéressés pour prendre part à un futur projet collectif, qui pourrait débuter sous forme de groupes de travail ou de réunions régulières.

Échanges entre allaitants et laitiers

Les principaux freins indentifiés par les éleveurs à une meilleure valorisation commerciale des veaux bios.Parmi les pistes évoquées pour mieux valoriser les veaux laitiers bios, leur vente à des élevages allaitants avant le sevrage avec les nourrices est celle qui est la plus citée. Les éleveurs allaitants sont toutefois une majorité à ne pas être disposés à les recevoir, pour plusieurs raisons :

  • le risque sanitaire lié à l’introduction d’animaux issus d’un autre cheptel est jugé important,
  • le fait que les veaux soient croisés et non de race pur apparaît aussi comme rédhibitoire
  • l’absence de besoin [c’est-à-dire de demande du marché] est aussi mis en avant,
  • la conduite de la phase d’allaitement pose aussi des problèmes techniques : les éleveurs laitiers doivent renoncer à la recette du lait bio pour nourrir les veaux, quant aux éleveurs allaitants, ils arguent du surcroît de travail occasionné par la distribution de lait…