Le Gaec des Tilleuls, à les Fesseys, a engagé sa conversion à l’AB en 2016 pour mieux valoriser le lait produit. En travaillant sur la ration, le logement et la santé du troupeau, les associés sont parvenus à faire progresser la productivité laitière de 1 000 L/VL/an.
Julien Faivre est en Gaec avec son oncle René sur la commune des Fesseys, dans les Vosges saônoises. Aidés par une apprentie qui prépare son BTS en alternance, ils élèvent un troupeau de 75 laitières, brunes, montbéliardes et holstein, ainsi que les génisses de renouvellement.
« Au départ c’est la question du prix du lait qui nous a décidés à passer en bio… et puis on s’est pris au jeu, on a progressivement repris le contrôle sur la conduite de l’élevage et réussi à progresser », témoigne Julien, à l’occasion de la journée portes-ouvertes organisée sur son exploitation par son fournisseur HADN et Symbiopôle, fabricant de préparations phytothérapeutiques pour le bétail, le 24 septembre dernier.
A contre-courant de ce qui est fréquemment observé, le passage à l’agriculture biologique ne s’est pas traduit par une diminution des performances de production. « Au contraire, la moyenne d’étable a progressé de plus de 1 000 litres. » En 2020, la moyenne contrôle laitier a atteint 7 296 kg de lait/vache présente, à 40,6 de TB et 32,2 de TP. Soit 531 kg de matière utile. D’autres paramètres ont aussi progressé, comme le taux de guérison des mammites, passé de 67 à 88%.
Un bâtiment plus spacieux
Les éleveurs attribuent cette progression à plusieurs facteurs. « Suite à la reprise d’une ferme en 2016 et à l’augmentation du troupeau, nous avions un problème de place. C’est ce qui nous a conduit à créer une extension de bâtiment, qui accueille deux couloirs d’alimentation, tandis que l’autre partie de l’étable est réservée au couchage. On n’a pas de problèmes de circulation, et c’est plus spacieux – 100 places au cornadis pour 75 vaches ».
Outre le confort du logement, les deux associés ont aussi travaillé sur l’alimentation du troupeau, et en amont sur la composition des prairies. « Nous avons rénové plusieurs prairies en implantant des mélanges multi-espèces, avec 12 à 15 plantes différentes pour remplacer des flores dégradées. On essaie de faucher au stade optimum, pour avoir un maximum de feuilles. »
Le passage des veaux à l’extérieur a permis aussi de réduire leur mortalité. Enfin, pour conserver un troupeau en santé, le recours à la phytothérapie et aux produits de Symbiopôle. Notamment pour maîtriser le volet parasitisme. C’est René qui s’occupe par exemple de l’application de la solution « Soluphyt PAE », une formule destinée à lutter contre le parasitisme digestif et respiratoire. « J’en applique 15 ml sur le dos de chaque vache, trois soirs de suite. Le traitement commence la veille de la pleine lune. Bon, le troisième jour… c’est un peu sportif car les vaches ne veulent plus se laisser faire ! » Mais les résultats sont là.
Les deux associés travaillent désormais à améliorer la fertilité du troupeau : actuellement 2,4 IA sont nécessaires en moyenne pour une gestation. « Il faut dire qu’on a eu une année climatique assez compliquée, en plus avec les fourrages de l’année 2020… »