La diversification des activités du laboratoire interprofessionnelles d’analyses laitières se poursuit, avec désormais 46% du chiffre d’affaires apporté par la microbiologie alimentaire.
L’assemblée générale du laboratoire interprofessionnel d’analyses laitières (LIAL) de Rioz avait lieu le 3 juin dernier. L’occasion pour le président Yves Pegeot de retracer les faits marquants de l’année 2021. « On constate encore une augmentation de l’activité de microbiologie alimentaire, qui représente aujourd’hui 46% du chiffre d’affaires. Cette progression accompagne les contraintes sanitaires croissantes qui pèses sur les producteurs de lait et les entreprises de nos régions riches en fabrications au lait cru. On peut citer par exemple la mise en place de l’analyse de dénombrement d’Escherichia coli (une fois par mois) dans la nouvelle version du protocole des autocontrôles des laits et fromages en Mont d’Or. » Sérotypage de salmonelles, intégrations des résultats de microbiologie alimentaire chaque soir pour un rendu plus rapide des résultats au client… L’investissement accompagne ce renforcement d'activité, avec l’embauche de deux ETP supplémentaires et l’achat de 50 K€ de matériels dédiés à ces analyses. Il s’agit d’une station de préparation, d’un diluteur gravimétrique et un incubateur de 720 l. Si les laits et les produits laitiers sont majoritaires, le Lial effectue aussi des analyses microbiologiques sur les plats cuisinés dans le cadre des autocontrôles réglementaires.
Une astreinte dominicale pour le dépistage des inhibiteurs
Comme l’a illustré le rapport technique présenté par la directrice Laurence Bruneau, la diminution d’exploitations laitières et du litrage produit se poursuivent, sur la zone de collecte des échantillons pour analyses (15 départements). -2,8% pour l’effectif, -1,85% pour le litrage. « L’activité pour les contrôles laitiers, bien qu’en baisse légère mais constante, a nécessité en 2021 la mise en place d’une nouvelle organisation pour répondre au cahier des charges de l’appel d’offre 3CE, notamment le renforcement des équipes le samedi et l’embauche de contrats étudiants », poursuit le président.
Depuis le 1er avril 2021, une astreinte a été mise en place le dimanche et les jours fériés afin de réaliser le dépistage des inhibiteurs en cas de citernes positives. Le laboratoire adapte aussi ses protocoles aux accords interprofessionnels relatifs au paiement du lait à la qualité. Ainsi depuis avril le nouvel étalon international pour les appareils de comptage des cellules est appliqué (ce qui a entraîné une baisse mécanique de la référence de l’ordre de 20%). Depuis septembre, le résultat obtenu sur infra-rouge pour l’analyse du point de congélation (détection d’un éventuel mouillage) n’est plus confirmé par la méthode au cryoscope). « Nous renouvelons régulièrement notre matériel pour toujours vous servir au mieux et avons remplacé un analyseur germes totaux, Bactoscan, qui peut traiter 130 échantillons à l’heure et donne le résultat en 10 minutes », explique la directrice.
Qualité des échantillons de lait
Jean-Marie Chaudot, le responsable logistique du Lial, a présenté le rapport technique de la commission tripartite. A commencer par les résultats des essais inter-laboratoires organisés par le CNIEL. « Il n’y pas d’écart significatif : le Lial de Rioz a participé à 154 essais, avec un taux de réussite de 95%. » Côté contrôles externes, dont le rôle est de surveiller la qualité et la représentativité des échantillons prélevés pour le paiement du lait à la qualité, 380 contrôles ont été réalisés avant chauffeurs « un nombre amené à progresser » et 130 contrôles de températures ont été réalisés. 1 296 factures ont été contrôlées, ce qui a permis de détecter quelques coquilles. Enfin, 59 tests de traçage de préleveurs automatiques ont aussi été effectués. « Encore un nombre amené à monter en puissance au fil des prochaines années. Comme tout appareil, les préleveurs automatiques peuvent dériver… et il en va de la qualité des échantillons (quantité de lait non conforme par exemple). » 133 chauffeurs ont été formés au prélèvement des échantillons au cours de 14 sessions.
En 2022, le Lial de Rioz s’engage dans une démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises). « Un groupe de travail regroupant des salariés des différents services a déjà été constitué », assure Laurence Bruneau. Une étude sur les possibilités d’économies d’énergie a été initiée, aussi bien en collecte des échantillons (la tournée annuelle représente près d’un millions de km parcourus) qu’en laboratoire.