L’assemblée générale du laboratoire interprofessionnel d’analyses laitières s’est tenue le vendredi 14 juin à Epinal. L’occasion pour la direction et les équipes de dresser le bilan de l’année écoulée.
« Le LIAL a observé une croissance de près de 24% sur ces quatre dernières années » soulignait Yves Grandemange, son président. Malheureusement, sur les 15 départements que couvre la zone LIAL, le nombre d’exploitations continue de baisser. 161 d’entre elles (soit 2,9%) ont mis un terme à leur activité de production laitière en 2023. La collecte de lait est elle aussi en régression puisqu’elle affiche une baisse de -1,2 %.
Commission tripartite
Le paiement du lait à la qualité est à l’origine de la création du laboratoire en 1979. Il reste l’activité majeure du laboratoire puisqu’il représente 55 % des analyses effectuées par le LIAL.
La commission tripartite valide la neutralité des résultats pour le paiement du lait à la qualité. Les membres de la commission tripartite se sont réunis deux fois en 2023. Valentin Brouard, membre de la commission tripartite a présenté le bilan annuel des activités de la commission :
- Contrôles externes : au 1er septembre 2023, le nouveau référentiel des contrôles externes rédigé par le CNIEL a été mis en application. « Même si le nombre total de contrôles réalisés est globalement moins important qu’en 2022, le bilan annuel est plutôt satisfaisant car on remarque que les objectifs fixés par le CNIEL sont atteints pour les contrôles comptables ainsi que pour les contrôles au quai de dépotage qui ont progressé de 16% ».
- Le nombre de non-conformités relevé par les agents en 2023 est en baisse avec 18 en 2023 contre 33 en 2022. « Sur 1493 contrôles cela nous donne un taux de 98,7% de contrôles sans non-conformités » constatait Valentin Brouard. La plupart des non-conformités remarquées portaient sur le non-respect de la chaîne du froid, un défaut de réglage des préleveurs automatiques mais aussi l’utilisation de configurations non homologuées.
Les principales décisions adoptées à l’unanimité par les trois collèges ont été :
- Le maintien pour 2024 de la dérogation autorisant la conservation des échantillons du lait destinés au paiement de la qualité à 6°C dans la zone AOP. Cette dérogation sera abrogée le 1er janvier 2025.
- Une mise à jour des plans d’échantillonnage des laits utilisés pour la surveillance du biais des analyseurs infrarouge en fonction du nombre de producteurs et de la quantité de lait collectée.
- Dans le cadre du paiement à la qualité 163 essais d’aptitude ont été réalisés pour un taux de réussite de 97%.
Producteurs et litrages
Laurence Bruneau, directrice du LIAL Rioz a présenté le rapport d’activités du laboratoire. Selon les chiffres évoqués : 71% des litrages collectés viennent de la zone standard et 29% de la zone AOP. Ces litrages sont collectés à 65% par les coopératives et 35% par les industriels privés. Les principales laiteries collectrices sont le groupe Ermitage, SODIAAL et la FRCL (15% des litrages chacune) qui regroupe les coopératives du Doubs. Viennent ensuite Lactalis (11%), Savencia (7%), Unicoolait et Alsace lait (6% chacune).
Répartition des analyses
En 2023, le LIAL a réalisé 4 387 820 analyses soit 0,6% de plus qu’en 2022. Ces analyses sont réparties de la manière suivante : 2 411 240 analyses de paiement du lait à la qualité (55%), 1 432 740 analyses contrôle laitier (33%), 403 770 analyses de microbiologie alimentaire (9%) et 48 500 analyses de santé animale (1%).
« Bien que nous ayons moins d’exploitations nous avons plus d’analyses de paiement du lait à la qualité que l’année précédente. En effet, en 2023 nous avons commencé à appliquer des analyses systématiques sur les coopératives du Doubs qui, jusqu’alors bénéficiaient d’une dérogation qui ne sera plus valable au 1er janvier 2025. C’est pourquoi certaines entreprises de la zone AOP avaient fait le choix de passer en analyse systématique composition dès l’année 2023 » expliquait la directrice.
Sur le service paiement du lait à la qualité, la principale analyse réalisée est le dépistage des inhibiteurs sur l’ensemble des échantillons. La deuxième analyse pratiquée concerne la composition puis viennent les germes totaux et les spores butyriques.
En microbiologie alimentaire, le nombre d’analyse est en progression de 7,1%. Un quart des analyses portent sur les coliformes, un autre quart sur les staphylocoques et 21% de recherche de Listeria et 18% de la Salmonelle. « La progression des analyses du service microbiologie alimentaire est principalement due à des renforcements de contrôle et de cahier des charges mis en place dans la zone AOP » soulignait la directrice.
Sur les activités de santé animale, la majeure partie des analyses est consacrée aux analyses de gestation (environ 29% des analyses) mais cette part tend à régresser. L’IBR et la BVD concernent 20% et 18 % des activités. Un pic à 19% est aussi observable sur la Brucellose « en raison du décalage du calendrier d’une campagne » expliquait Laurence Bruneau.
Les analyses du contrôle laitier marquent un recul de -4,2%. L’ensemble des départements est en régression. Le 70 représente 22% des analyses, le 57 21%, le 52 et le 67 15% chacun, le 21 12% et le 68 8%, les 7 % restant étant à attribués aux autres départements.
Projets 2024
Pour 2024, les projets ne manquent pas : « de nombreux investissements ont été validés par le conseil d’administration » annonçait le président. Il ajoutait : « le laboratoire est désormais prêt pour prendre en charge des analyses de fourrage. Le processus d’analyse a été développé et l’agrandissement de 150 m2 de locaux doit permettre d’accompagner le développement des analyses de diversification ». Mais ce n'est pas tout : « le projet d’installation d’une ombrière de 1000 m2 de panneaux photovoltaïques devrait voir le jour d’ici quelques mois ». Cette installation permettra au laboratoire d’améliorer son empreinte carbone tout en réduisant ses coûts d’électricité.
Chiffres clé :
- 7,6 M€ de chiffre d’affaires
- 5294 exploitations laitières analysées
- 13 cheptels caprins analysés
- 2,7 milliards de litres de lait collectés sur la zone d’analyse
- Plus d’1 million de kilomètres parcourus pour collecter les échantillons
- 77 collaborateurs
- 373 690 rapports émis
- 4 387 820 analyses réalisées
- Près de 150 visiteurs accueillis (producteurs et étudiants)