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Lactalis : un premier "petit pas" vers les producteurs

L’Unell et Lactalis trouvent un accord sur le prix du lait au premier trimestre après plusieurs semaines de tension.
L’Unell et Lactalis trouvent un accord sur le prix du lait au premier trimestre après plusieurs semaines de tension.

L’Unell et Lactalis trouvent un accord sur le prix du lait au premier trimestre après plusieurs semaines de tension. Il reste encore du chemin à parcourir pour respecter la loi (non négociabilité de la matière agricole) et répondre aux attentes des producteurs : un prix du lait rémunérateur pour leur travail.

Dans un communiqué commun du 1er mars, l’Unell et Lactalis font part d’un accord sur le prix du lait payé aux producteurs pour le premier trimestre 2024. Le prix de base pour les mois de janvier, février et mars est fixé à 425 €/1000 l en 38-32 (427,77 € en Haute-Saône), soit 440 €/1000 l en 41-33. L’industriel avait annoncé de manière unilatérale un prix de base à 420 €/1000 l pour les mois de janvier et février, un niveau jugé insuffisant par la principale association d’organisations de producteurs (AOP) livrant à Lactalis. « Les parties saluent chacune cet accord partagé. Après plusieurs semaines de tensions et d’incertitudes, il doit permettre d’apporter de la sérénité pour construire l’avenir », affirment l’industriel et l’AOP dans le communiqué. Cet accord sur le prix du lait pour le premier trimestre ne résout cependant pas le différend entre les deux parties. Lactalis et l’Unell indiquent poursuivre leur médiation, amorcée fin janvier, pour revoir la formule de fixation du prix du lait figurant dans leur accord-cadre. Les négociations portent sur la prise en compte des « questions liées à la valorisation des PGC (produits de grande consommation, NDLR) en France » et « l’évolution des volumes export dans un contexte de forte volatilité des prix à l’international », précise le communiqué.

La FDPL 70 regrette le temps perdu pour finalement aboutir au prix minimum souhaité par l’Unell au 1er trimestre. La FDPL 70 constate que malgré l’accord le prix du lait reste inférieur aux autres laiteries du département sur le début de l’année. Le numéro 1 mondial doit mieux faire, il devrait montrer le bon exemple... La FDPL 70 reste attentive à l’évolution de la situation. Elle a réalisé 2 actions contre Lactalis pour faire entendre le mécontentement des producteurs (action coup de poing sur le site Lactalis de Loulans-Verchamp le 23/01 et interception d’un camion de lait le 20/02). La dernière, qui aurait pu en inspirer d’autres à faire de même, a eu un retentissement national grâce à une très large reprise médiatique. La FDPL 70 attend des avancées concrètes sur l’évolution de la formule de prix. Elle devra être bien sûr validée par l’Unell pour être légitime. Les demandes sont simples. La balle est dans le camp de Lactalis.

Les producteurs ont besoin de « preuves d’amour » de leur laiterie pour reprendre l’expression du 1er Ministre. Elles doivent être durables et ne pas se limiter seulement à des mots ou des intentions. Cela ne se limite pas à Lactalis, bien sûr…

Lait : en 2024, Sodiaal veut maintenir un prix « le plus proche possible de 2023 »

Le président de Sodiaal Damien Lacombe assure à Agra Presse vouloir pour cette année « maintenir le prix du lait le plus élevé et le plus proche possible de 2023 ». Un vote en assemblée générale doit encore confirmer les résultats de 2023, souligne le président de la première coopérative laitière française. Sur l’année 2023, le prix du lait payé aux coopérateurs s’est établi en moyenne à 448 €/1000 l en 38-32, et pourrait être porté « à 485 €/1000 l en conventionnel » après ristournes. « C’est le résultat de deux années où nous avons réussi à répercuter l’inflation dans nos exploitations et nos industries vers nos clients », souligne Damien Lacombe. En 2023, la coopérative a mis fin à son prix B et revu sa formule de prix « pour plus prendre en compte les coûts de production », rappelle le président de Sodiaal. « L’année dernière, le prix du lait payé était au-dessus de notre formule de prix », explique-t-il. Au milieu de l’année 2022, la coopérative était sortie de sa formule de prix, en payant un prix plus bas. « Aujourd’hui, on retrouve de la sérénité », apprécie Damien Lacombe. Après le plan « Value », lancé en 2017 dans l’objectif de sortir des « marchés très volatils » et de renforcer ses positions dans la grande distribution française, Sodiaal travaille sur un nouveau plan stratégique qui sera dévoilé « à la fin du printemps ».