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Dix ans au compteur

AG Gruyère de France
AG Gruyère de France

Le mercredi 5 avril, à Trévillers dans le Doubs, 60 personnes ont participé à l’assemblée générale du syndicat interprofessionnel du Gruyère de France (SIG). Dix ans se sont écoulés depuis sa reconnaissance par un signe européen de qualité, l’indication géographique protégée (IGP). Le moment de jeter un œil dans le rétroviseur et donner un coup d’accélérateur pour poursuivre la route.

Depuis 2013 et l’obtention officielle de l’IGP, le gruyère de France s’est fait une place dans la sphère des pâtes pressées cuites. Julien Couval, producteur de lait à Aisey et Richecourt en Haute-Saône, président du syndicat interprofessionnel depuis 2019 peut compter sur une équipe solide pour maintenir une place de choix et faire connaître un peu plus encore le fromage aux ouvertures comprises entre la taille d’un petit pois et d’une cerise. Sa commercialisation a progressé de 4,5 % en 2022 par rapport 2021. « Plusieurs raisons expliquent cette progression. Le gruyère de France séduit par sa texture, sa capacité à accompagner de nombreux moments conviviaux, son goût léger et floral et son conditionnement qui peut prendre diverses formes. Il y a aussi les efforts concédés et le temps pris par les différents acteurs de notre filière. J’en profite pour les remercier » explique Julien Couval.

Communiquer sur tous les fronts

Dans les efforts concédés, il y a le temps imparti à la communication et à la publicité autour du produit. Responsable de la commission communication au syndicat, Aurélien Drouhard, agriculteur en Haute-Saône, ne ménage pas ses efforts pour faire connaître le gruyère de France. « Nous essayons d’occuper le terrain à chaque fois que c’est possible. Salon de l’agriculture, festival de l’élevage, foire de la sainte Catherine, … Nous avons aussi des campagnes d’affichage, sur le tram à Besançon, sur France 3 avant la série Plus belle la vie, sur les panneaux digitaux des villes comme Aix-les Bains, Besançon ou Lyon. Il y a aussi les réseaux sociaux et des visuels avec notre mascotte, Lorette, qui plaît beaucoup aux enfants. Il faut être visible chaque fois que c’est possible » souligne le responsable. Les 10 ans de l’IGP seront célébrés comme il se doit. La commission communication a prévu un logo spécifique pour l’occasion, un voyage de presse à la fin du mois d’avril et quelques autres dates à retenir. « Du 29 septembre au 8 octobre, il y aura la semaine du gruyère. Nous avons souhaité une journée spécifique pour les acteurs de la filière. Réservez d’ores et déjà votre samedi 28 octobre midi pour participer au repas de la filière qui aura lieu à Noidans-Les-Vesoul » insiste Aurélien Drouhard.

Encadrer pour protéger

La filière s’affiche dans une amélioration constante de la qualité du produit. Un cahier des charges supervise les différentes étapes de la fabrication du gruyère de France, le tout est contrôlé par des audits internes, mais aussi externes. Certipaq assure les contrôles externes. Une commission "plan de contrôle", présidée par Eric Chevalier, assure le suivi des audits et des contrôles. Le SIG s’appuie aussi sur deux autres commissions pour améliorer les fromages. Une commission technique et technologique, présidée par Guy Mercier, qui peut compter sur l’appui d’Actalia (laboratoire de contrôle et de qualité des produits alimentaires). Et une commission d’examen organoleptique présidée par Jean-François Rollet. « La qualité des gruyères commercialisés semble toujours relativement bonne. La fromagerie de Bôzieux et l’affineur Monts et Terroirs ont obtenu une médaille d’or au concours général agricole en 2023 » souligne Julien Couval dans son rapport d’orientation. Pour se protéger un peu plus encore (cf. encart « coup de poignard des Américains »), le syndicat a souhaité une révision du cahier des charges de l’IGP gruyère de France. Un premier retour de l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité) laisse présager que de nombreux échanges entre l’instance nationale et le syndicat seront nécessaires pour finaliser les modifications souhaitées. Les règles de régulation de l’offre permettent à la filière d’accompagner raisonnablement le développement des volumes. La référence additionnelle pour l’année laitière en cours est fixée à 2 %.

 

FOCUS SUR...

 

Le gruyère de France

Dorénavant, dans toutes les campagnes de publicité, le syndicat interprofessionnel du gruyère de France utilisera aussi Lorette. Lorette, c’est la mascotte qui accompagnera les campagnes de publicité. A l’effigie d’une vache à lunettes aux couleurs de la montbéliarde, Lorette est plébiscitée par le jeune public. Les enfants, fin gourmets, sont amateurs de ce fromage à pâte pressée cuite que l’on retrouve, à la coupe, sous blister déjà tranché ou encore en râpé. Avec ses 3 000 tonnes de production annuelle, la zone géographique sur laquelle est produit le gruyère de France s’étend de la Franche-Comté aux Savoie.   Fromage au lait cru, son cahier des charges admet cinq races laitières : la montbéliarde, la simmental, l’abondance, la tarentaise et la vosgienne. Affouragées en herbe ou foin regain pour la ration de base, les vaches peuvent aussi avoir du fourrage en vert. Les trous du gruyère varient en nombre et en taille allant de la grosseur d’un petit pois à celui d’une cerise. Au 31 décembre 2022, les différents opérateurs du gruyère de France se répartissent ainsi : 173 producteurs de lait, 1 producteur fermier, 6 fabricants, 1 fabricant affineur, 2 affineurs. Le gruyère de France est payé en moyenne pour 2022 200 €/1 000 l de lait de moins que le géant aux plaques vertes. L’écart a tendance à s’accroître avec une augmentation régulière de la MPN comté.