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Méthanisation agricole : le gouvernement veut accélérer le rythme

De nombreux freins subsistent qui entravent le déploiement de davantage d'unités de méthanisation agricole. Crédit photo : Alexandre Coronel
De nombreux freins subsistent qui entravent le déploiement de davantage d'unités de méthanisation agricole. Crédit photo : Alexandre Coronel

Le gouvernement va allouer une enveloppe 800 millions d'euros pour doubler le rythme d'installation d'unités de production de méthane, afin d'accélérer l’injection de biométhane dans les réseaux de distribution de gaz. Une mesure qui s'inscrit dans le cadre plus large du chantier de la Planification écologique (doté de 10 milliards d’euros) pour abaisser de 55 % les émissions nationales de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030.

Concernant le budget consacré à la Planification écologique, le cabinet de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a confirmé le 27 septembre dernier à Agra Presse que les 800 millions d’euros (M€) dédiés à l’injection de biométhane dans les réseaux seront alloués « au doublement du rythme d’installation des unités ». Concernant les petites installations, « cela se fera à travers le tarif d’achat du biométhane, qui a été réévalué au début de l’été par le ministère », souligne le cabinet. Lors d’une conférence de presse le 27 septembre, le ministère de la Transition énergétique a par ailleurs précisé qu’un « appel d’offres sera publié avant fin 2024 », afin de compléter le dispositif de soutien pour les méthaniseurs de grande taille.

Atteindre 50 TWh d’injection

D’ici 2030, il s’agit d’atteindre le seuil psychologique de 50 TWh de biométhane injecté dans les réseaux chaque année, contre à peine 13 TWh en 2022, selon le service des données et études statistiques (SEDS). L’idée étant in fine de combler le déficit de production décarbonée nécessaire pour répondre à la demande d’électricité attendue d’ici là (comprenne qui pourra !). Autre sujet évoqué par le cabinet, celui de la pyrogazéification, un procédé de traitement thermique de matières carbonées (biomasse et/ou déchets) relativement sèches, à haute température, en absence d’oxygène. Là aussi, « un appel à projets spécifique est prévu pour développer cette technologie ».

Pour rappel, la Planification écologique sera dotée de 10 milliards d’euros (Md€) en autorisations d’engagement (AE), dont 7 Md€ de crédits de paiement (c’est-à-dire qui seront dépensés l’année prochaine). Sur les 10 Md€ d’AE, le Secrétariat général à la Planification écologique (SGPE) a confirmé que 1 Md€ est alloué à la transition agricole.

Réduire les émissions de GES

Cette Planification écologique a pour vocation de relever cinq défis majeurs de la transition écologique : réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et limiter les effets du changement climatique pour atteindre la neutralité carbone en 2050 ; s’adapter aux conséquences inévitables du changement climatique ; restaurer la biodiversité ; réduire l’exploitation de nos ressources naturelles à un rythme soutenable et réduire toutes les pollutions qui impactent la santé. Autant d’actions mises en place pour répondre à un objectif : baisser de 55 % nos émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030.