Les animaux de la ferme et les matériels agricoles exercent un puissant attrait sur les enfants. Dans le cadre de l’opération Made in viande, ils peuvent satisfaire leur curiosité et s’ouvrir à des notions importantes, telles que l’entretien des paysages, la valorisation de l’herbe…
A la Maize, une quarantaine d’enfants des écoles de Flagy et Vellefrie, du niveau maternelle au CE1, ont envahi la cour de ferme de Thomas Humbert, éleveur de vaches simmentales, pour le plus grand plaisir de celui-ci. « Pour moi c’est une première, j’ai l’habitude de recevoir des publics professionnels, mais pas d’aussi jeunes enfants. Ils sont là pour découvrir le métier – même si certains sont fils d’éleveurs et connaissent beaucoup de choses – c’est l’occasion d’un échange intéressant. Ils ont été très intrigués par les anneaux anti-tétées par exemple ! J’en profite pour leur expliquer les particularités des ruminants. Ils ont retenu qu’ils avaient quatre estomacs, et j’ai insisté sur cette particularité, qui leur permet de valoriser des pâturages, de contribuer à l’entretien du paysage. C’est super intéressant, les enfants ont les yeux pleins d’étoiles ! » L’éleveur n’a pas manqué de souligner aussi les atouts de la race Simmental, dont la mixité permet de produire aussi bien du lait, que de la viande ! Joyeuse, une fille du taureau Fripon appartenant à Thomas a d’ailleurs remporté en 2022 le titre de meilleure bouchère à Paris.
De riches échanges
En amont de cette visite d’élevage, les deux professeurs des écoles, Anne-Laure Alary et Armelle Roussey, ont travaillé sur la thématique agricole depuis plusieurs mois avec les enfants. « Nous avons un projet pédagogique sur le thème de la ferme pour cette année scolaire 2022-2023, projet qui nous a conduit à participer au concours photographique organisé par les JA, mais aussi à recevoir la mini-ferme de Saint Bresson, et à installer une couveuse dans la salle de classe ! », raconte la première, en charge des maternelles. Dans ce cadre, les enfants ont aussi pu fabriquer du beurre de baratte, manipuler des canards, etc. « Après les vaches allaitantes, dans la ferme de M. Marchand à Colombier où nous sommes allés l’année dernière, la visite d’aujourd’hui est l’occasion de découvrir aussi la production laitière », poursuit Armelle Roussey, qui a avec ces CP-CE1 abordé au cours de l’année scolaire des notions de diététique et d’équilibre alimentaire « avec l’intervention d’étudiants en médecine, nous avons parlé des groupes d’aliments, de nutrition… » L'occasion est donc belle de faire le lien entre l'alimentation animale, les besoins alimentaires du veau et de la vache, et l'alimentation humaine...
De l’alimentation animale à la nutrition
Mais ici, à la ferme, c’est avant tout un plein de sensations pour les jeunes enfants. « Ils veulent toucher, sentir, voir… le foin, la paille, les veaux et les vaches, monter dans le tracteur aussi ! Certains ont des appréhensions, qu’ils apprennent à surmonter, c’est important, pour trouver la bonne attitude avec les animaux. Ce ne sont ni des peluches, ni des monstres ! On peut les caresser, mais il faut qu’ils acceptent. » Tous ne partent pas du même niveau. Interrogé au sujet des races de vaches, un petit garçon de 7 ans – fils d’éleveur reconnaissable à sa cote floquée aux armes d’un tractoriste – cite non seulement les principales (la montbéliarde, la prim’holstein, la normande, la charolaise), mais aussi la liste quasi exhaustive de celles du paysage français : Vosgienne, Aubrac, Salers, Gascone, Limousine, Blonde d’Aquitaine… Impressionnant !