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GIE Synergie Charolais : promouvoir la voie femelle

Un des lots d'embryons proposés à la vente de la station de Jalogny provient de Tabatta, fille de Mister PP, appartenant à Max Cormarèche, éleveur dans l'Ain.
Un des lots d'embryons proposés à la vente de la station de Jalogny provient de Tabatta, fille de Mister PP, appartenant à Max Cormarèche, éleveur dans l'Ain.

Depuis l’an dernier, le GIE Synergie Charolais – Station de Jalogny propose des embryons lors de sa vente aux enchères de veaux reproducteurs. Avec l’expertise d’Elva Novia, son objectif est de promouvoir la voie femelle pour progresser plus vite en génétique.

L’an dernier, cinq lots d’embryons figuraient dans la vente aux enchères de la station de Jalogny. Cette première était à l’initiative conjointe du GIE Synergie Charolais et d’Elva Novia qui proposaient ainsi une nouvelle façon de diffuser la génétique par la voie femelle. Le patrimoine génétique d’un animal est composé à parts égales de gènes provenant du père et de gènes provenant de la mère, rappelle Sébastien Reveret, technicien à Elva Novia. Pourtant, l’évolution génétique charolaise s’appuie essentiellement sur la sélection des taureaux, constate l’expert. Or l’amélioration génétique peut aussi se produire par la voie femelle. Et la technique de la transplantation embryonnaire offre un moyen de diffuser les meilleures femelles.

Les meilleures femelles recrutées en ferme

C’est ce que propose depuis l’an dernier la station de Jalogny. Mandaté par le GIE Synergie, Sébastien Reveret se charge de recruter en ferme des femelles issues des meilleures lignées et présentant un intérêt génétique. En accord avec l’éleveur, ces femelles sont accouplées avec un taureau spécialement choisi. « Il s’agit de taureaux mis aux normes pour être diffusés, de sorte à pouvoir commercialiser les embryons. Ces taureaux proviennent des schémas de sélection collectifs, de groupements d’acheteurs et de sélection privée », précise le technicien. Les embryons des femelles sélectionnées issus de ces accouplements raisonnés sont prélevés et congelés pour être proposés à la vente aux enchères de la station. L’éleveur conserve les embryons surnuméraires.
Le recrutement concerne exclusivement des éleveurs apporteurs à la station de Jalogny. Cette dernière leur demande de proposer des femelles que Sébastien Reveret va examiner en ferme en fin d’été au moment du recrutement des veaux. Pour sélectionner ces femelles, le technicien privilégie « les meilleures morphologies et des index attrayants ainsi que la jeunesse des animaux qui peuvent même être des laitonnes ». L’expert consulte le génotypage et fait son choix parmi les meilleures lignées tout en privilégiant le caractère sans corne très demandé aujourd’hui.

Technique de la transplantation embryonnaire

Une fois le taureau choisi avec l’éleveur, ce dernier assure la reproduction par insémination artificielle. Pour pouvoir produire des embryons en nombre, la femelle subit au préalable un traitement de surovulation, explique Sébastien Reveret. Les embryons sont prélevés sept jours après la fécondation. En moyenne, une femelle produit cinq à six embryons viables, indique le technicien. La station en prélève quatre et l’éleveur dispose du reste.

Congelés à la même température que les semences d’insémination, les embryons doivent être posés sur une porteuse au même stade qu’ils ont été prélevés, c’est-à-dire 7 jours après la dernière chaleur. « La pose d’un embryon revient à une cinquantaine d’euros et c’est une technique éprouvée où l’on est très bien accompagné par les équipes de transplantation embryonnaire », tient à rassurer Sébastien Reveret.

La haute valeur génétique à portée de clic !

Ce dernier insiste sur l’opportunité que représentent ces lots d’embryons mis en vente par le GIE Synergie. Ils permettent en effet d’accéder à de la génétique de haut niveau pour un prix modéré, estime le technicien. Et surtout, cette sélection par la voie femelle permet de progresser beaucoup plus vite. « On pose des embryons sur des moins bonnes femelles qui, grâce à la transplantation embryonnaire, donneront de très bons veaux », fait valoir Sébastien Reveret.

En 2023, les cinq lots d’embryons proposés aux enchères avaient trouvé preneurs à 375 € de moyenne. Pour cette première encore balbutiante, les prix de vente étaient en deçà de la qualité génétique des lots, ce qui en a fait « une véritable aubaine » pour leurs heureux acquéreurs, commente Sébastien Reveret. Cette année, le GIE proposera sept lots de quatre embryons à la vente. Ces embryons seront mis aux enchères parmi les veaux. La mise à prix est de 300 € par embryon avec des enchères de 10 € par embryon et par mise.

Rendez-vous le 16 février à Charolles !

La prochaine vente aux enchères de reproducteurs charolais de la station de Jalogny aura lieu le 16 février prochain à Charolles. Les 80 veaux seront visibles dès 10 heures et la vente débutera à 13 heures à l’issue d’un déjeuner servi sur place. L’animation des enchères électroniques sera assurée par la Sicafome de Moulins-Engilbert et les acheteurs pourront miser sur place ou à distance grâce à Internet. La mise à prix est maintenue à 2.900 € pour les veaux. D’ici là, des portes ouvertes sur rendez-vous (07.88.19.58.18) sont organisées à la station de Jalogny jusqu’au 10 février. Renseignements et catalogues disponibles sur le site de la station www.stationevaluation71.com.