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Chronique ovine : l'herbe d'hiver confirme sa bonne valeur alimentaire

Légende : dans les essais en cours, des zones de défend vont permettre de mesurer la différence de qualité de l’herbe au printemps entre des prairies pâturées ou non par les brebis en hiver.
Légende : dans les essais en cours, des zones de défend vont permettre de mesurer la différence de qualité de l’herbe au printemps entre des prairies pâturées ou non par les brebis en hiver.

Courte et feuillue, l’herbe d’hiver est un aliment de bonne valeur alimentaire. Avec un faible niveau de chargement sur la saison, des économies importantes de fourrages conservés et de concentrés sont possibles.

L’herbe d’hiver affiche les mêmes teneurs en énergie et en azote qu’un aliment complet destiné aux agneaux de bergerie. Les mesures réalisées dans les essais en cours sur le pâturage des brebis sur des prairies bovines le confirment. En effet, les deux prairies permanentes pâturées en automne 2023 soit par des vaches allaitantes, soit par des génisses laitières titraient 0,9 UFL et 95 g de PDI par kg de matière sèche entre le 15 décembre et le 15 janvier. Un lot de 58 brebis a pâturé pendant 6 semaines les 8 ha disponibles. Ces résultats confirment les données disponibles dans la littérature scientifique. Malgré une pluviométrie très importante au cours du dernier trimestre (400 mm), la qualité est au rendez-vous-même si la pousse automnale reste modeste.

Adapter le chargement à la disponibilité modeste de l'herbe hivernale

S’agissant de valoriser un stock d’herbe, cette pratique ne peut être développée que dans des exploitations moyennement ou faiblement chargées avec des lots de brebis vides ou en gestation.
Selon le contexte, les possibilités de logement en bâtiment, deux stratégies sont possibles : soit pâturer seulement sur une partie de l’hiver en maintenant un chargement sur la période relativement élevé, soit rechercher à conduire une partie du troupeau dehors sur l’ensemble de l’hiver. Dans ce dernier cas, le chargement à pratiquer ne doit pas excéder les 2 à 3 brebis par hectare de décembre à mars. L’objectif est de pâturer jusqu’à environ 2 cm de hauteur d’herbe maximum.

Il est également envisageable de développer des cultures spécifiques ayant une forte capacité de production à l’automne comme le RGI par exemple en association ou pas avec le colza, sans négliger le potentiel des céréales qui, lorsqu’elles sont suffisamment développées en entrée d’hiver, peuvent être pâturées sans amputer la production.