La récolte des cerises à kirsch à Fougerolles s'annonce modeste cette année, avec des rendements faibles, conséquence de conditions de floraison difficiles, et en arrière-plan de la grêle de 2022.
Alors que la récolte des cerises à kirsch de Fougerolles va bientôt débuter, les producteurs font face à des perspectives de rendement plus faibles qu’escomptées. Une déception pour Jacques Daval, président de l'association des producteurs et lui-même producteur et bouilleur à compte. Surpris par le faible nombre de fruits, il est monté dans les arbres et a constaté les dégâts sur l'écorce. « Les séquelles de la grêle qui s'est abattue juste avant la récolte 2022 ont laissé des impacts impressionnants sur les cerisiers. Les blessures causées par la grêle sont des portes d’entrées pour les maladies, et avec les conditions sèches actuelles, les arbres souffrent d’une moins bonne circulation de la sève. »
Inquiétudes au sujet de la qualité
Dans le secteur de Fougerolles, cette situation préoccupe tous les acteurs de la filière kirsch AOC. « En termes d'impact, mieux vaut faire face à un gel de printemps et à une mauvaise année plutôt que de subir les conséquences des impacts de grêle, qui compromet la production pendant plusieurs années. », poursuit Jacques Daval, qui table sur des apports de fumier et la patience pour laisser les cerisiers se rétablir.
Le printemps 2023 a été marqué par une floraison longue et étalée, ce qui n'est jamais favorable à l'uniformité de la production. Vincent Rapenne, trésorier de la coopérative fruitière de Fougerolles et producteur de cerises et de kirsch, explique : « on part sur une petite année avec de faibles rendements, conséquence d'une mauvaise floraison qui s’est prolongée pendant trois semaines, avec des conditions défavorables telles que le froid et la bise, peu propices à la pollinisation par les insectes. A quoi il faut ajouter des maladies foliaires… Tous les secteurs et toutes les variétés sont impactés. »
Evaluer l’intérêt de la récolte
Les dégâts causés par la grêle, qui ont même entraîné la perte de jeunes plants, sont une source de préoccupation. Les conséquences de ces dommages se feront sentir pendant plusieurs années. De plus, les perspectives de rendement faibles peuvent décourager les petits producteurs d'organiser une récolte en raison des coûts engendrés. « Les années de faible récolte entraînent encore plus de pertes. Chaque producteur doit évaluer les avantages et les inconvénients, car les charges augmentent. Ce qu'il faut, c'est surmonter cette période difficile. », conclut Vincent Rapenne. Malgré les difficultés, les acteurs de la filière s'efforcent de garder le moral et de protéger leur précieux patrimoine, en perspective de meilleures années.