En déplacement dans l'Oise le 12 décembre dernier, Annie Genevard a assisté à la signature du prêt conjoncturel accordé à un jeune agriculteur. Un prêt bonifié qui traduit une mesure concrète pour répondre à l'urgence économique des exploitations agricoles, dont les trésoreries ont été mises à mal par les évènements climatiques et sanitaires.
Dans le cadre d’un déplacement à Jaulzy, dans l’Oise, jeudi dernier, la ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt a annoncé la mise en œuvre concrètes des prêts de trésorerie bonifiés réclamés de longue date par les JA et la FNSEA. La parution quasi-simultanée des comptes nationaux de l’agriculture pour l’année 2024 a révélé des revenus en berne et des productions en baisse, démontrant un peu plus la situation d’urgence du monde agricole.
Alors que JA et la FNSEA se mobilisent depuis ces dernières semaines pour alerter sur la situation économique critique des exploitations, les comptes de l’agriculture 2024 viennent objectiver cette situation. En effet, pour la deuxième année consécutive, le résultat brut de la branche agricole par actif non salarié se dégrade fortement : il chute de 10,2% après une forte baisse déjà enregistrée l’année dernière (-13,4%).
En 2024, les volumes baissent dans quasiment toutes les productions en raison des évènements climatiques et sanitaires, et principalement en céréales (-16%) et en viticulture (- 21%). Avec de telles évolutions, combinées à une baisse des prix dans certains secteurs et une hausse des charges généralisée, la situation de certains agriculteurs, notamment les plus touchés par les intempéries ou les maladies vectorielles (FCO, MHE…), est alarmante et devient insoutenable.
Dans ce contexte, JA et la FNSEA se félicitent de l’annonce ce matin de la ministre de la mise en place de prêts bonifiés. C’est une première étape pour conforter les comptes économiques exsangues.
Les agriculteurs qui ont perdu plus de 20% de leur chiffre d’affaires cette année pourront ainsi emprunter un montant plafonné à 50.000 €, sur une durée de 2 à 3 ans, à un taux d’intérêt maximum de 1,50 % pour les jeunes installés, et de 1,75 % pour les autres grâce à un effort partagé par les banques et par l’Etat.
Cette avancée a été obtenue grâce à la persévérance sans faille des réseaux JA et FNSEA qui depuis près d’un an alertent les pouvoirs publics sur la situation de nombreuses exploitations dont la trésorerie ne permet plus d’engager correctement la prochaine saison culturale.
Jeunes Agriculteurs et la FNSEA demandent à présent de toute urgence la mise en œuvre des prêts de consolidation à plus long terme annoncée par la ministre de l’Agriculture le 14 novembre dernier. Avec une garantie publique gratuite à hauteur de 70% du prêt permettant d’offrir des taux d’intérêts accessibles aux agriculteurs les plus en difficulté, ces prêts sont attendus par tous les agriculteurs qui connaissent des difficultés structurelles et ont besoin de visibilité pour rebondir.
De façon structurelle, la baisse de production agricole française observée sur plusieurs années interroge. Jeunes Agriculteurs et la FNSEA alertent depuis plusieurs années sur le manque d’ambition politique à la fois pour favoriser la compétitivité des exploitations, notamment par le besoin de disposer des moyens de production adaptés, mais aussi pour rémunérer dignement les agriculteurs, ce qui impose de faire respecter les lois Egalim.
De ce fait, JA et la FNSEA attendent urgemment les annonces du nouveau Premier ministre afin d’assurer l’engagement de suivi des indicateurs de souveraineté, et d’en faire état régulièrement au Parlement. Au-delà des manœuvres politiques, les agriculteurs et agricultrices ont besoin d’accompagnements concrets de leurs activités économiques !