La journée interprofessionnelle de la filière porcine aura lieu mercredi 1er décembre à Saône. Au programme : rencontres, expositions et informations… sans oublier le forum des métiers !
Le traditionnel rendez-vous des éleveurs de porcs et de tous les partenaires de cette filière (fournisseurs, équipementiers, groupements, salaisonniers…) se tiendra à l’espace du Marais, à Saône, mercredi 1er décembre. Deux invités de marque seront présents à cette journée régionale porcine : François Valy, le président de la Fédération nationale porcine, et Anne Richard, la directrice d’Inaporc. Dès 9h30, un forum des métiers est organisé, dans le but de promouvoir les métiers de la production porcine et de son environnement technique. C’est le point de rencontre entre professionnels de la filière, acteurs de la formation et de l’installation et jeunes en formations. « Nous avons eu plusieurs installations récentes en production porcine après un passage à vide de plusieurs années, projets accompagnés par des acheteurs, via des contrats qui sécurisent le revenu, se réjouit Philippe Monnet, le président d’Interporc. C’est en partie un des effets de la bonne conjoncture de ces dernières années, avec des prix tirés vers le haut par la demande chinoise, après un épisode de peste porcine africaine qui avait décimé le cheptel chinois. »
Un marché trop sino-dépendant
Mais les éleveurs porcins sont actuellement confrontés à un nouvel ‘’effet ciseau’’, avec une demande chinoise en berne, un marché européen saturé qui pèse sur les prix, tandis que flambent les coûts alimentaires et énergétiques… « Malgré nos signes de qualité et nos initiatives régionales, le prix du porc comtois reste trop connecté au marché mondial, qui est sino-dépendant. Dès que les Chinois achètent moins, soit parce qu’ils ont reconstitué leur cheptel, soit par manque de pouvoir d’achat, ça fait mal, car nos voisins espagnols et allemands exportent beaucoup sur ce marché. Quand ce débouché se réduit, leurs porcs encombrent le marché européen. On essaye de se démarquer avec nos IGP, nos produits sous signe de qualité, nos outils de proximité tels que l’abattoir des éleveurs de la Chevillotte… pour fournir aux consommateurs locaux de bons produits, disponibles au bon moment, mais c’est un travail de longue haleine. », poursuit le président. Parallèlement, les éleveurs sont accompagnés techniquement dans l’amélioration de leurs bâtiments d’élevage. « Moderniser ses bâtiments permet d’économiser sur le chauffage, mais aussi d’augmenter l’efficience alimentaire, en réduisant la quantité d’aliment nécessaire pour obtenir un kilo de viande de porc. », précise Philippe Monnet. Sur ce volet énergétique, en partenariat avec l’Ademe, Inaporc a initié un audit de la performance environnementale de la filière porcine, dans le cadre du programme Green-Go. « Cette démarche, qui prend en compte toutes les étapes du cycle de production, va nous permettre d’identifier les leviers de progrès pour améliorer notre empreinte carbone… mais aussi de faire valoir nos atouts régionaux, tels que l’utilisation d’aliments produits localement – le petit lait et les céréales – l’abattage de proximité, etc… »
Contractualisation et sécurité
« On attend aussi les effets d’Egalim 2, qui devrait nous permettre de répercuter nos coûts de production dans le prix de vente des porcs charcutiers. » Le président table aussi sur la montée en puissance de la contractualisation entre les éleveurs et leurs fournisseurs d’aliments et les transformateurs. « Dans un contexte de volatilité des prix, la contractualisation est un véritable enjeu pour sécuriser le revenu et permettre le renouvellement des générations en élevage porcin. Il en va de l’avenir de cette production, dont dépendent aussi les salaisonniers et les fournisseurs d’aliments… » Autant de sujets passionnants qui seront débattus lors de la Journée régionale porcine !