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CCJA Héricourt-Champagney : halte aux packagings trompeurs!

La lecture attentive des étiquettes révèle bien des dysfonctionnements de notre modèle de consommation... Crédit photo : CCJA Héricourt-Champagney
La lecture attentive des étiquettes révèle bien des dysfonctionnements de notre modèle de consommation... Crédit photo : CCJA Héricourt-Champagney

Le CCJA d'Héricourt-Champagney a mené le 3 février une opération coup de poing dans deux grandes surfaces de son territoire, en contrôlant les origines de quelques aliments phares des rayons viande, légumes et céréales... Une opération pédagogique qui a permis d'éclairer aussi bien les consommateurs présents que les jeunes agriculteurs sur les étranges méandres des circuits commerciaux.

« On est tombés de haut : on ne s'attendait pas à voir autant de produits importés dans les grandes surfaces de nos supermarchés locaux... Ce qui m'a le plus surpris, personnellement, c'est le rayon ''légumes'', pas les fruits exotiques, attention, juste les légumes banals qui peuvent être cultivés en France, comme le chou, le salsifis, les endives et les salades. 14 des 28 références, dans un linéaire de cinq mètres de long, étaient importées ! », expose Cyril Bindit, un des pilier du CCJA d'Héricourt-Champagney, de retour d'une opération de contrôle de l'étiquetage dans deux supermarchés d'Héricourt : E.Leclerc et Super U. « Le sujet nous intéressait, on discute de ça sur notre groupe WhatsApp, on a aussi échangé avec des collègues de Rhône-Alpes, nous étions à la manifestation de Belfort, et c'est ce qui nous a amenés à vouloir regarder d'un peu plus près les étiquettes. », retrace le jeune-homme, installé depuis deux ans en exploitation individuelle céréalière et comme entrepreneur de travaux publics. L'objectif de l'opération, conduite par une dizaine de jeunes agriculteurs du canton, était surtout pédagogique.

Pédagogie appliquée dans les rayons des supermarchés

« Nous avons voulu aller à la rencontre des consommateurs, leur expliquer ce qui n'allait pas dans la répartition de la valeur ajoutée. ». En amont l'intervention avait été préparée et concerté avec les dirigeants des deux magasins. « Nous avons été très bien accueillis, nous n'étions pas venu pour casser, seulement pour rencontrer des consommateurs et leur expliquer ce qui n'allait pas. On a même pris des étiquettes faciles à décoller pour étiqueter les produits qui ne sont pas conformes aux normes qu'on impose aux producteurs français. » L'occasion pour les jeunes agriculteurs militants de roder leur argumentaire sur le terrain : dénoncer les emballages trompeurs « dont seul le drapeau est français », l'absurdité de faire venir de la viande produite à l'autre bout de la planète « elle a fait plus de kilomètres que le JA le plus voyageur d'entre-nous, qui a fait un séjour au Canada ! », l'étrangeté de certains circuits agro-industriels « on trouve ici, en Franche-Comté, du beurre fabriqué avec du lait irlandais ! » et enfin, l'iniquité de la répartition de la valeur ajoutée « il y avait justement du lait de la marque Lactel, qui appartient au groupe Lactalis... commercialisé à 1,94 €/L ! C'est l'entreprise qui refuse de mettre les 50 € aux 1 000 L que réclament les producteurs pour vivre de leur métier. »

 

Le consommateur accepte de payer du lait 1,94 €/L, un lait payé en décembre à peine 405 €/1000 L !
Le consommateur accepte de payer du lait 1,94 €/L, un lait payé en décembre à peine 405 €/1000 L !