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Gruyère de France : la filière a fêté les 10 ans de l’IGP

Julien Couval, président du SIG et Eric Chevalier, trésorier, ont retracé les grandes lignes de l’histoire récente du gruyère de France.
Julien Couval, président du SIG et Eric Chevalier, trésorier, ont retracé les grandes lignes de l’histoire récente du gruyère de France.

Producteurs laitiers, fromagers, affineurs, partenaires… étaient réunis le 28 octobre à Noidans-lès-Vesoul à l’occasion du repas anniversaire des 10 ans de l’IGP Gruyère : l’occasion de revenir sur les étapes d’une success story mouvementée.

Près de 150 personnes se sont retrouvées à l’invitation du syndicat interprofessionnel du Gruyère de France, samedi dernier en Haute-Saône, dans la salle des fêtes de Noidans-lès-Vesoul. L’ambiance gastronomique et festive était au rendez-vous pour célébrer les 10 ans de la reconnaissance européenne de ce fromage en tant qu’IGP. Une construction qui ne s’est pas faite en un jour, mais a pris la forme d’un long chemin hérissé d’obstacles et de difficultés variées… Comme l’a indiqué le président Julien Couval dans son discours « j’ai vite mesuré, une fois rentré dans le conseil d’administration, alors que j’étais encore nouveau producteur de lait à gruyère, l’importance du travail réalisé en amont pour assurer la cohérence et la crédibilité de notre filière, ainsi que sa pérennité. »

Eric Chevalier, trésorier du SIG et ‘’vétéran’’ de la filière a retracé les grandes étapes de cette reconnaissance officielle, en mentionnant les principaux acteurs impliqués dans cette aventure de plusieurs décennies. Depuis la convention internationale de Stresa en 1951 jusqu’à la date mémorable du 6 février 2013, le chemin parcouru est considérable, et le gruyère français a manqué plusieurs fois de disparaître complètement du paysage fromager, pris en tenaille entre les risques de banalisation et les intérêts de poids lourds bien installés, de part et d’autre de la frontière jurassienne… Sans oublier les lenteurs administratives ni le ‘’challenge’’ technologique des ouvertures ! « Le gruyère était déjà fabriqué à une époque où la Franche-Comté était espagnole, et où la Suisse n’existait pas encore… les savoirs-faires et les traditions fromagères sont des cultures qui débordent le cadre des frontières. » a résumé le directeur des Relations Interprofessionnelles & Extérieures chez Monts & Terroirs.

Une stratégie de communication novatrice

Cet anniversaire était aussi l’occasion de se réjouir des fruits d’une stratégie de communication novatrice. Depuis la création de l’IGP gruyère de France en 2013, les fabrications sont en effet passées de 2 000 à plus de 3 000 t par an, tout en améliorant significativement les prix payés aux producteurs. Présence sur les réseaux sociaux, campagnes d’affichage audacieuses (par exemple « le gruyère, c’est nous » sur les rames du tram de Besançon), partenariat avec des influenceurs dans le monde de la gastronomie… « Les 10 jours de festivités pour ouvrir nos fermes et nos ateliers de transformation au grand public et créer l’évènement dans les villes résument bien cette stratégie qui nous permet d’entrer en contact avec les consommateurs. Ils sont de plus en plus nombreux à connaître et apprécier nos gruyères », s’est félicité Aurélien Drouhard, en charge de la communication au sein du conseil d’administration du SIG. Le président de la Chambre d’agriculture, Thierry Chalmin, était également présent pour rappeler la continuité de l’engagement de l’organisme consulaire pour accompagner cette filière, qu’il a qualifié de « véritable fleuron de notre terroir haut-saônois. »

Cyril Peres, chef du restaurant « à la Guillaume », était chargé de régaler les convives de cet anniversaire.
Cyril Peres, chef du restaurant « à la Guillaume », était chargé de régaler les convives de cet anniversaire.