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Cotation ovine soutenue et intrants à des prix toujours élevés en 2023

Les coûts de production des ateliers ovins viande devraient ainsi progresser pour atteindre des niveaux record.
Les coûts de production des ateliers ovins viande devraient ainsi progresser pour atteindre des niveaux record.

En 2023, les éleveurs ovins de Bourgogne-Franche-Comté ont connu une hausse bienvenue du prix de vente des agneaux et des réformes en bon état. Cependant, cette augmentation n’a couvert que 50 à 60% des coûts de production, qui ont eux-mêmes continué à grimper. Les coûts de production des ateliers ovins viande devraient ainsi progresser pour atteindre des niveaux records.

Une revalorisation du prix des agneaux

En 2023, le cours de vente des agneaux est en nette hausse (+5% par rapport à 2022 en Bourgogne-Franche-Comté), il en est de même pour les réformes en bon état. Si ces évolutions entraînent une augmentation du montant total des produits (+ 4 à 5%), cela n’a permis que de couvrir 50 à 60% des coûts de production. Cette embellie est à pondérer par une légère baisse des aides PAC et l’évolution des aides conjoncturelles (suppression du plan de résilience).

En 2023, des coûts qui augmentent encore

Les coûts de production 2023 ont été estimés sur la base des résultats des fermes suivies dans le dispositif Inosys Réseaux d’élevage sur la campagne 2022. Malgré une moindre progression du prix des matières premières, le coût de production des ateliers ovins viande, sur la zone Bourgogne, devrait encore progresser pour atteindre 13,01 €/kgc (+ 6% par rapport à 2022) dans les systèmes bovins-ovins et 21,7 €/kgc dans les systèmes ovins-céréales (+5% par rapport à 2022). En cause, l’évolution des frais d’engrais et d’amendements sur la campagne culturale 2022-2023 et des charges supplétives (rémunération du travail et des capitaux propres) qui expliquent 75% de l’augmentation des coûts de production. L’indice IPAMPA, qui reflète 60% des charges composant le coût de production, est resté quasi stable entre 2022 et 2023 (+3%). Les coûts de l’énergie (-8% pour le carburant) et des aliments (-2%) se sont quant à eux tassés.

Une rémunération estimée à 1,5 SMIC/UMO en moyenne

L’écart entre le prix de l’agneau et le prix de revient est toujours réel, ce qui réduit d’autant la rémunération du travail exploitant. Selon la méthode de calcul des coûts de production proposée par l’Institut de l’élevage, le prix de revient serait de 10,3€/kg. Celui-ci doit garantir à l’éleveur un salaire de 2 SMIC quel que soit le nombre d’heures travaillées. Après deux années de progression des coûts de production, la rémunération des éleveurs suivis devrait se situer en moyenne autour de 1,5 SMIC/UMO exploitant.

La mécanisation, le principal poste de charges courantes

Quels que soient les systèmes, la mécanisation est le principal poste de charges après le travail. Elle représente en moyenne 21% du coût de production total. Les systèmes à haut niveau de chargement sont souvent ceux avec les frais les plus élevés, certainement en lien avec le volume important de fourrages stockés. Pour autant à chargement identique, le nombre d’heures de traction est variable pouvant aller du simple au triple. Des marges de manœuvre sont donc possibles pour limiter ces frais.