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Grandes cultures : forte pression maladies en fin de cycle

Cette année, c'est l'heure de vérité pour évaluer la sensibilité variétale aux maladies du feuillage... Crédit photo : Emeric Courbet/CA70
Cette année, c'est l'heure de vérité pour évaluer la sensibilité variétale aux maladies du feuillage... Crédit photo : Emeric Courbet/CA70

Le temps très pluvieux de ces dernières semaines a favorisé l’explosion des maladies cryptogamiques dans les grandes cultures : les orges sont notamment touchées par la ramulariose, les blés par la rouille brune et la septoriose…

« Des phénomènes de verses sont visibles en blé et en orge, observe Emeric Courbet, conseiller Grandes cultures à la Chambre d’agriculture de Haute-Saône. La météo tropicale est toujours favorable au développement de toutes les maladies. » Dans les cultures d’orge, les symptômes sont très visuels : « La pression maladie a grillé très rapidement les orges : de la rouille, des grillures polliniques et beaucoup de ramulariose cette année… » Cette dernière maladie cryptogamique se caractérise par des taches brunes rectangulaires, courtes - de 2 à 5 mm de long sur 1 à 2 mm de large qui suivent les nervures - Elles sont entourées d'une chlorose (halo chlorotique). Les symptômes peuvent être confondus avec des petites taches d'helminthosporiose. Les taches de ramulariose traversent les feuilles et sont visibles sur les deux faces. Les symptômes restent perceptibles sur les feuilles desséchées. « L’absence de photosynthèse sur la fin de cycle, la phase de remplissage des grains, arrive après plusieurs stress climatiques tels que le manque d’ensoleillement et l’hydromorphie… Elle aura un impact certain sur le rendement et sur le calibrage, dans des proportions encore difficiles à estimer pour le moment. »

Impacts sur le calibrage et les rendements

En blé également, les maladies foliaires profitent des conditions humides et douces. « Septoriose et rouille brune montent de façon significative sur les feuilles supérieures. Quelques rares épillets fusariés sont pour l’instant visibles : le risque fusariose et de présence de mycotoxine est très élevé cette année. Les témoins non traités sont très instructifs vis-à-vis de la résistance variétale. Cette année très humide va permettre de faire un tri dans les variétés qui coûtent cher à produire en consommation de fongicide ! »

Enfin les cultures de colza suscitent également des inquiétudes. Liés au temps très humide, des brunissements ou noircissements des siliques du colza s’accélèrent et posent question dans différents secteurs. Les causes de ces symptômes sont variées et peuvent être différentes selon les secteurs, notamment en fonction des maladies observées plus tôt dans le cycle. Les impacts précoces de ces tâches sur siliques sont mal connus mais pourraient affecter le rendement en jouant notamment sur le remplissage des grains : les zones nécrosées ne participant plus à l’autotrophie des siliques par photosynthèse.