La rareté des précipitations de ces dernières semaines a des conséquences sur les végétaux : stress hydrique en fin de cycle pour les cultures d’automne, implantation et développement difficile des cultures de printemps… Quant à la pousse de l’herbe, elle peine à reprendre après la fauche !
En Haute-Saône, les orages des derniers jours ont apporté quelques millimètres bienvenus, après un mois sec et venteux. « ça va en gros de 10 mm pour les stations les moins arrosées du sud-ouest du département à une peu plus de 30 mm au pied des Vosges », résume Adrien Righi, conseiller captage à la chambre d’agriculture, en s’appuyant sur les données des 85 stations connectées ‘’sencrop’’ qui maillent le territoire. Ces pluies bienvenues arrivent après une première quinzaine de juin au cours de laquelle les conditions anticycloniques ont dominé, et où les températures élevées conjuguées au vent ont accentué les phénomènes d’évaporation et d’évapotranspiration des plantes. L’arrêt des pluies mi-mai accompagné de fortes évapotranspirations (ETP) a asséché rapidement l’horizon en surface.
Phénomènes d’échaudage
Les plantes ayant un système racinaire déficitaire et superficiel se sont retrouvées en grande difficulté, ce qui s’est traduit localement par des phénomènes d’échaudage spectaculaires : blanchiment d’épis en foyers, qui seront associés à des pertes de rendement. Concrètement, les conséquences sur les cultures d’hiver sont difficiles à évaluer précisément. « Les rendements des céréales à paille seront pénalisés par la composante PMG (poids de mille grain), compte-tenu du manque d’eau pendant la phase de remplissage des grains, mais selon les situations – la profondeur des sols, la densité, la variété - les conséquences seront plus ou moins importantes », résume Emeric Courbet, conseiller grandes cultures à la CA70. Plus que le stress thermique, c’est surtout le stress hydrique qui a accéléré les fins de cycles des céréales à paille. « On arrive sur des dates de moissons proches de celles de l’an dernier, alors qu’il y avait une dizaine de jours de retard au début du printemps. » La bonne nouvelle, c’est que ni la qualité sanitaire, ni la qualité technologique ne sont affectées par ces phénomènes. Pour les colzas, il est également compliqué d’évaluer les conséquences de cette sécheresse de fin de printemps. « Certains colzas sont encore verts aujourd’hui, tandis que d’autres ont séché depuis 15 jours… mais globalement on devrait avoir de bons rendements. »
Les cultures de printemps à la peine
Les maïs, en particulier ceux implantés tardivement, souffrent également du sec. « Certains ont été semés en conditions compliquées, amplifiées par la prise en masse rapide des sols… l’exploration racinaire est quasi impossible. », poursuit Emeric Courbet. Pour les maïs implantés plus tôt, la situation est bonne, avec un développement végétatif rapide. « Mais il faut de la pluie ! » Les cultures de soja peuvent également présenter des difficultés, toujours liées à l’asséchement rapide des sols en surface, qui a coïncidé avec la phase d’implantation. « En revanche les tournesols se portent bien, c’est une espèce qui tolère bien le sec. »
Côté prairies, la production a bénéficié de conditions météorologiques globalement favorables, associant douceur des températures printanières et précipitations régulières, jusqu’à la première coupe. Mais désormais la végétation souffre du sec et peine à repartir, ce qui conduit certains éleveurs à complémenter à l’auge pour pallier le manque d’herbe.