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Grandes cultures : l’excès d’eau pénalise les potentiels

Le colza fleurit actuellement dans toute la région.
Le colza fleurit actuellement dans toute la région.

Les conditions de culture restent encore majoritairement correctes, bien que l’excès d’eau commence à avoir des impacts négatifs sur les cultures d’hiver et compromette le calendrier d’implantation des cultures de printemps.

La météo pluvieuse, après avoir pénalisé les semis, nuit aux cultures en place dans certaines zones de la grande région. Le colza a atteint le stade « Floraison ». La forte présence de méligèthes affecte de nombreux secteurs, suscitant des inquiétudes pour la suite. « Le déficit d’ensoleillement de ces derniers mois pénalise aussi la floraison et la fécondation des fleurs. En colza, il n’y aura pas de miracles cette année, on va se contenter de rendements à 30 qx/ha » prévient Emeric Courbet, conseiller Grandes Cultures à la chambre d’agriculture de Haute-Saône. Il a aussi observé des phénomènes de verse dans certains secteurs avec des sols sableux « conséquences logiques du fort développement des biomasses aériennes, tandis que les pivots sont restés petits du fait de la pluviométrie. »

Les pluies perturbent les cultures et les assolements

L’orge d’hiver tout comme le blé tendre sont précoces en raison de la douceur hivernale. Le développement de l’orge d’hiver est homogène dans l’ensemble des départements avec un stade « 2 nœuds » atteint. Toutefois, une grande hétérogénéité est observée selon les parcelles. Certaines sont saturées d’eau et des pertes de pieds sont déplorées, d’autres devront être retournées. En outre, la pression des maladies s’avère importante, en particulier la rouille naine qui devient problématique. Dans la région, la surface allouée à la culture du blé tendre passe de 363 200 ha, lors de la dernière campagne, à 346 400 ha pour la campagne actuelle. Actuellement, celui-ci débute le stade « 2 nœuds » dans la majorité des départements. Les conditions de culture varient selon l’hydromorphie des sols, à l’instar de l’orge d’hiver. Les maladies, liées à la douceur des températures ainsi qu’à la forte pluviosité, posent également problème. « Douceur des températures et forte hygrométrie… c’est le cocktail idéal pour les maladies fongiques. Les modèles prédisent de forts développements, confirmés par les observations de terrain. Il faut être vigilant pour les variétés sensibles à la rouille, à la septoriose… sans oublier de limiter l’investissement dans les traitements fongicides car ni les potentiels de rendements ni les prix de vente ne permettront de valoriser des programmes coûteux. » Reste que la portance des sols limite là aussi les possibilités d’interventions, comme elle a déjà compliqué les programmes herbicides.

La surface cultivée de l’orge de printemps reste stable par rapport à la dernière campagne avec un assolement de 53 300 ha. L’impossibilité de pratiquer les semis ou l’obligation de retourner certaines parcelles bénéficiera aux cultures d’été. Dans l’ensemble des départements concernés par l’orge de printemps semée en automne, le stade « Épi 1 cm » est atteint à hauteur de 55 à 100 %. Les pois de printemps sont en cours de levée dans l’ensemble de la région. Les conditions de mise en place de ces derniers se révèlent particulièrement compliquées. Cette année encore, la surface consacrée aux pois (hiver et printemps) est en légère diminution (- 1000 ha) en raison de leur trop grande fragilité. Pour les prochains jours, la priorité sera aux semis de tournesols et de maïs, dès que les conditions le permettront.