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Pays graylois : 54 exploitations engagées dans le programme de paiement pour services environnementaux

Première rencontre des paiements pour services environnementaux (PSE) du Pays graylois
Première rencontre des paiements pour services environnementaux (PSE) du Pays graylois

Le Pays graylois concentre 23 des 30 captages d’eau vulnérables aux nitrates et produits phytosanitaires de la Haute-Saône. L’Agence de l’eau y finance un programme de paiements pour services environnementaux, à hauteur de 6 millions d’euros. 54 exploitations se sont engagées dans le dispositif.

Le 19 mai dernier se tenait à Onay la première rencontre des paiements pour services environnementaux (PSE) du Pays graylois. La présence du directeur général de l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse, Laurent Roy, souligne l’importance du dossier pour cet établissement public. Le financement est à la hauteur : 6 millions d’euros sur cinq ans, pour accompagner les agriculteurs du secteur à développer des pratiques plus vertueuses dans le domaine de la préservation de la qualité de l’eau. « Par rapport aux approches antérieures, du type mesures agroenvironnementales, dans lesquelles les agriculteurs s’engageaient sur une date de fauche, ou un niveau de fertilisation par exemple, la logique est différente, explique Stéphane Aubert, responsable de la section agronomie et agroécologie à la Chambre d’agriculture de Haute-Saône. Avec les PSE, il y a une dimension stratégique : chaque agriculteur choisit en fonction de son projet d’exploitation d’activer des leviers favorables à la protection de la ressource en eau : création de milieu, agronomie, rotation… L’introduction d’une légumineuse dans la rotation, par exemple, permet d’allonger celle-ci, et va simultanément contribuer à réduire les apports d’engrais azotés ainsi que la fréquence des traitements phytosanitaires. L’introduction d’arbres isolés, la plantation d’un verger, ou encore laisser une bande tampon qui ne sera ni traitée, ni récoltée, sur un mètre de largeur des parcelles en lisière de forêt vont favoriser la biodiversité, la présence d’auxiliaires des cultures… Un système de scores permet de calculer le niveau des paiements pour services environnementaux. »

14 000 hectares concernés

« Le principe est de rémunérer les agriculteurs pour compenser un éventuel manque à gagner sur la productivité, mais aussi de leur donner l’occasion d’expérimenter de nouvelles choses, en limitant le risque économique. Il y a aussi un enjeu sociétal : les agriculteurs engagés pourront mettre en avant les actions concrètes qu’ils ont mis en place pour protéger l’eau. » Accompagnée par la Chambre d’agriculture de Haute-Saône, cette initiative est portée par le Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du Pays graylois. Il s’agit de protéger 23 des 30 captages d’eau potable répertoriés comme prioritaires à l’échelle du département, car vulnérables aux nitrates et produits phytosanitaires. Sur le bassin, 400 exploitations agricoles ont été répertoriées comme étant en lien direct avec ces zones de captages. « Une soixantaine a décidé de s’engager dans le dispositif, ce qui représente presque 14 000 ha, dont 2 900 sur les zones de captage », précise Stéphane Aubert.

A l’Earl des Prés, exploitée par Jean-Noël Rousset et sa fille Clémence, des pratiques favorables à la qualité de l’eau sont déployées de longue date « on travaillait déjà sur l’allongement des rotations de culture, ce qui empêchait la pousse de mauvaises herbes. On avait aussi de la luzerne et on utilise du méteil, un mélange de céréales ne demandant également pas de désherbant, qu’on récolte en grains pour en faire de la farine pour nos vaches », détaille Clémence Rousset. Avec le PSE, la ferme va bénéficier des conseils d’un spécialiste pour implanter un bosquet et un verger. « Sur les 20 hectares de pâturage autour de notre bâtiment, cela donnera, en plus du confort animal, des zones d’ombre qui deviennent de plus en plus importantes avec les périodes de sécheresse que nous connaissons. »