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Nouvelles technologies : Silva numerica, apprendre la forêt par la simulation

Pierre-Olivier Fichot, professeur à l'EPL de Velet, aux manettes d'un simulateur Silva numerica. Crédit photo : Ariane Tilve (L'Exploitant agricole de Saône et Loire)
Pierre-Olivier Fichot, professeur à l'EPL de Velet, aux manettes d'un simulateur Silva numerica. Crédit photo : Ariane Tilve (L'Exploitant agricole de Saône et Loire)

Cette plateforme numérique offre l’expérience unique d’une immersion dans une parcelle forestière virtuelle. L’objectif est de découvrir l’écosystème dans sa complexité, d’agir sur cet environnement et d’observer les conséquences dans le temps.

Créée dans le cadre d’un projet multipartenarial, porté par l’Établissement public local d'enseignement et de formation professionnelle agricole de Besançon, cette plateforme pédagogique est un outil qui peut venir en complément du terrain et aborde les thématiques liées à la biologie-écologie, aux sciences et vie de la terre, à l’éducation au développement durable, à la gestion forestière et aux techniques sylvicoles. Aujourd’hui, une version prototype du logiciel, utilisable en classe, est proposée aux établissements de l’Éducation nationale et de l’enseignement agricole, à l’instar de l’EPL Nature et forêt de Velet qui a investi dans huit simulateurs. « Nous les utilisons en priorité avec nos lycéens, mais nous voudrions généraliser leur utilisation à certaines formations adultes, en particulier pour les chauffeurs-porteurs », indique le directeur de l’EPL, Denis Soleillebou. « Là, nous faisons uniquement de la conduite d’engins, précise Pierre-Olivier Fichot, professeur de conduite et de Silva Numerica à l’EPL. Nous apprenons aux élèves les techniques d’abattage et de débardage. Ils doivent avoir les gestes, les bonnes pratiques acquises avant de passer sur une vraie machine ».

Élaboré avec des professionnels

Au Lycée de Velet, les huit simulateurs ont coûté en moyenne 20.000 euros pièce, autofinancés à 70 %. Ils ont été élaborés avec des professionnels pour se rapprocher au maximum de vrais engins forestiers. Les sièges sont des sièges de tracteurs, ce sont les mêmes manettes que dans les machines de terrain. Les lycéens y ont accès environ deux soirs par semaines, pour tester leur niveau de conduite. « Très vite, certains se rendent compte qu’ils ne sont pas capables de gérer de telles machines », conclut Pierre-Olivier Fichot qui insiste sur le fait que cet outil est aussi un moyen pour eux de mieux s’orienter en fonction de leurs affinités. Mais dans la majorité des cas, la confiance en soi bondit. Le directeur de l’établissement y voit, lui, un autre intérêt : « selon une entreprise pour laquelle nous avons formé une personne sur ce simulateur durant 35 heures, l’employé a gagné deux à trois mois de maîtrise sur l’outil, sachant que la maîtrise totale d’un tel engin prend en moyenne un an ».

Intéresser un maximum d'élèves

Silva Numerica n’est cependant pas uniquement destiné à l’apprentissage de conduite d’engins. L’objectif prioritaire du projet est d’assurer, dans les années à venir, un déploiement du logiciel dans les collèges et les lycées de la région, mais aussi au sein des lycées agricoles à l’échelle nationale. Selon les responsables du projet, il est « désormais nécessaire de passer d’une version prototype à une version multi-applicative déployable, en créant un environnement multi-applicatif comportant non seulement une application de simulation pour les futurs professionnels forestier, mais aussi une application web pour collège et lycée, une application de réalité virtuelle (comme supports des projets de recherche) et une plateforme pédagogique d’échange de ressources ».
Une nouvelle architecture censée apporter une facilité d’usage qui permettrait de répondre aux besoins des différents destinataires. Pour en savoir plus sur Silva Numerica, rendez-vous au salon Euroforest. « Nous aurons un simulateur sur le stand du Lycée et un autre sur le stand du conseil régional. Nous avons prévu un grand stand avec nos collègues et amis de Besançon ; qui auront leurs propres simulateurs », conclut Denis Souleillebou.