Vous êtes ici

En pleine crise agricole, Bruxelles accélère son "Pacte vert"

Le texte prévoit la restauration de 25 000 km de cours d'eau
Le texte prévoit la restauration de 25 000 km de cours d'eau

Malgré l’appel des groupes politiques de droite (les conservateurs de l’ECR et la première force politique le PPE), le Parlement européen a validé (par 329 voix contre 275 et 24 abstentions), le 27 février, l’accord interinstitutionnel qui avait été convenu au mois de novembre sur la législation pour la restauration de la nature.

42 milliards pour la biodiversité

Ce texte prévoit "la restauration des écosystèmes européens" notamment agricoles sur la base d’indicateurs de suivi (notamment papillons des prairies, part des terres agricoles présentant des caractéristiques paysagères à forte diversité, stock de carbone organique dans les sols). Le texte prévoit "d'apporter une protection juridique à un minimum de 30 % des terres" et de fixer "des objectifs de restauration de la nature juridiquement contraignants". Il prévoit aussi de consacrer une part fixe du budget (soit environ 42 milliards sur les 3 prochaines années) "aux objectifs en matière de biodiversité".

Des mesures nombreuses

Le texte de 242 page propose des listes de "mesures de restauration comme "supprimer les obstacles longitudinaux et latéraux, tels que les digues et les barrages", "arrêter ou réduire l'utilisation de pesticides chimiques ainsi que d'engrais chimiques
et d'effluents d'élevage", ou carrément "cesser le labourage des prairies et l'introduction de semences de graminées productives". D'autres mesures concernent les forêts, avec par exemple "favoriser le développement de forêts indigènes anciennes et de peuplements adultes, par exemple, en abandonnant l'exploitation ou au moyen d'une gestion active favorisant le développement de fonctions d'autorégulation et une résilience appropriée".

Pour l’eurodéputée PPE Anne Sander, responsable du texte au nom de la commission de l’Agriculture, cette adoption « est une très mauvaise nouvelle pour les professionnels du monde agricole. Alors que partout en Europe ils protestent contre les difficultés du quotidien et crient leur besoin de reconnaissance». Les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) appelaient aussi au rejet de ce texte jugé «irréaliste» et «sans aucun budget dédié».