Face aux aléas climatiques, à l’inflation et à l’instabilité géopolitique, Groupama Grand Est tient le cap. L’assureur mutualiste, bien ancré dans son territoire, déploie un plan d’action ambitieux à l’horizon 2027. Objectif : rester un pilier économique local et un partenaire fiable pour ses assurés. Retour sur une année 2024 sous le signe de la résilience.
L’année 2024 aura offert un peu de répit à Groupama Grand Est, après deux exercices fortement marqués par les aléas climatiques. Moins dramatique sur ce front, elle reste pourtant le troisième exercice le plus coûteux de la décennie pour l’assureur régional, avec près de 50 millions d’euros de sinistres indemnisés. À elle seule, l’Alsace Bossue, frappée par des inondations, en a représenté un dixième. Ce constat illustre une réalité couramment admise : le changement climatique ne relève plus de l’exceptionnel, mais bien du quotidien pour les assureurs.
Réunis à Strasbourg le 13 mai à l’occasion de l’assemblée générale, François Schmitt, président de Groupama Grand Est, et Benoît Douxami, directeur général, ont présenté des résultats jugés « plutôt corrects » dans un contexte pourtant tendu. L’inflation persistante pèse sur le coût des réparations – pièces automobiles, matériaux de construction, main-d’œuvre artisanale – tandis que le ralentissement économique et les tensions internationales fragilisent les équilibres financiers.
Dans ce climat incertain, Groupama Grand Est parvient malgré tout à maintenir le cap. Le chiffre d’affaires en assurances dommages (IARD) atteint 754,7 millions d’euros, en hausse de 36,6 millions. L’assurance vie progresse également de 22,3 millions, atteignant 139,7 millions d’euros. Au total, 442,8 millions d’euros ont été consacrés à l’indemnisation des sinistres, pour un résultat net de 21,9 millions. Le ratio combiné – indicateur de rentabilité dans l’assurance – se stabilise à 99,1 % : autrement dit, pour 100 € de cotisations encaissées, la marge de manœuvre n’est que de 90 centimes. « Notre but n’est pas de faire des profits excessifs, mais de garantir la solidité de notre modèle mutualiste », souligne François Schmitt.
Un plan stratégique sur trois piliers
Ce modèle, Groupama Grand Est entend le faire vivre et évoluer à travers son plan stratégique « Univers 2027 ». Trois piliers le structurent : renforcer la qualité de service, faire grandir les équipes et consolider l’ancrage territorial. L’entreprise veut atteindre les 400.000 sociétaires d’ici deux ans, contre 394.000 actuellement. Elle mise pour cela sur le recrutement (231 CDI et 68 alternants en 2024), la formation (7,45 % du budget lui est consacré), et une promesse sociale forte : devenir « l’employeur le plus attractif du territoire » d’ici 2027. Une ambition déjà saluée par la certification « Top Employer 2025 » et le label Engagé RSE, niveau 3 sur 4, attribué par l’AFNOR.
La proximité avec les assurés reste également au cœur de la stratégie. Lancé il y a une décennie, le réseau des « élus renforts », bénévoles formés pour intervenir rapidement après un sinistre, compte désormais 5.400 personnes dans les douze départements couverts par GGE. « Être là quand ça va mal, c’est notre promesse », rappelle François Schmitt. Le taux de clients très satisfaits est d’ailleurs en hausse, atteignant 39 %.
Enfin, Groupama Grand Est veut rester un acteur économique de poids, en lien étroit avec les collectivités locales (deux sur trois sont clientes). Des résiliations ont néanmoins été engagées en 2023 et 2024, « à titre conservatoire », dans les zones fortement sinistrées. Le président en appelle à une évolution législative pour que les assurés soient mieux accompagnés, à des tarifs maîtrisés.
Au cœur de tous ces engagements, une conviction demeure : celle de préserver, sur le long terme, un modèle mutualiste pérenne. Un défi que Groupama Grand Est aborde avec lucidité, ambition et un solide enracinement local.
