
Par une belle journée printanière, le 14 avril, la Maison des Agriculteurs de Vesoul a accueilli une assistance nombreuse et attentive pour l'assemblée générale de la section haut-saônoise de l'AMOMA. Sous la présidence éclairée de Roland Bauley, les membres ont partagé un moment de convivialité et d'engagement, rappelant avec force l'ancrage humaniste indéfectible du monde agricole.
Dans un rapport moral aussi précis qu'engagé, Roland Bauley a dressé un portrait sans concession des difficultés traversées par l'agriculture française : « Depuis octobre 2023 jusqu'à ce début d'année, l'agriculture a dû faire face aux aléas climatiques, notamment des excès de pluie qui sont venus fragiliser un peu plus l'ensemble des filières agricoles. » Le président n'a pas manqué de dénoncer « l'empilement de normes étouffantes trop souvent contradictoires » et les accords européens défavorables où « l'agriculture est considérée comme une variable d'ajustement. »
Résilience face aux défis contemporains
Pourtant, son message a su trouver la juste tonalité entre réalisme et espoir, saluant la formidable capacité d'adaptation des agriculteurs, ces « femmes et hommes qui exercent le plus beau métier du monde », tout en rappelant leur engagement dans « une nouvelle révolution agricole : produire mais aussi protéger la nature grâce aux techniques les plus avancées. » Un hommage appuyé a été rendu aux lauréats du Mérite Agricole, dont la distinction prend selon lui « une signification encore plus forte dans ce contexte si particulier. »
Des fiertés locales à l'engagement national
L'assemblée a particulièrement applaudi l'évocation des succès locaux, notamment celui de Maïwène Barthélémy, « originaire de Raincourt et alternante agricole à Blondefontaine », récompensée par un César de la révélation féminine pour son rôle dans « Vingt Dieux ». « Elle valorise à sa manière la Haute-Saône agricole ! » a souligné avec fierté le président, rappelant ainsi le rayonnement culturel du monde rural.
La dimension nationale n'a pas été oubliée, avec la lecture du message de l'AMOMA qui a rappelé le statut unique de l'association, « seule organisation nationale de décorés du Mérite Agricole reconnue et bénéficiant du haut patronage du ministère de l'Agriculture. » Les nombreuses actions citées - du monument aux agricultrices de Verdun au rosier "Honneur et Agriculture" en passant par le partenariat avec les Banques Alimentaires - témoignent du dynamisme d'une structure qui compte pas moins de « 5 000 adhérents, organisés en 80 sections départementales et 3 nationales à l'étranger. »
Vers de nouveaux horizons
Parmi les temps forts de cette assemblée, l'annonce de la souscription pour la restauration de la statue de Jules Méline à Remiremont a particulièrement marqué les esprits. Ce projet ambitieux (25 000€ de budget) s'inscrit dans la commémoration du centenaire de la disparition de ce grand ministre de l'agriculture, dont la loi de 1892 « institue des droits de douanes afin de protéger les producteurs français. » Un visionnaire…
La conclusion, empruntée à l'écrivain paysan Émile Guillaumin « Il n'est ni roi, ni duc, ni prince, ni seigneur qui ne vive de la peine du pauvre laboureur... », a souligné avec éloquence la dette de la nation envers ses agriculteurs. Après ces riches échanges, l'assemblée s'est prolongée autour d'un apéritif offert par la ville de Vesoul, scellant dans la convivialité ces retrouvailles entre les défenseurs d'une agriculture fière de son passé et résolument tournée vers l'avenir.
« Participer à notre association, c'est également poursuivre cette mission de solidarité et d'information dont nous avons tellement besoin pour accompagner les évolutions... » Cette citation de Louis Orenga, président national de l'AMOMA, résume parfaitement l'esprit de cette journée où se sont mêlés avec harmonie tradition et modernité, reconnaissance du passé et projection vers demain.