En visite en Côte-d’Or le 23 février, Emmanuel Macron et Julien Denormandie, son ministre de l’Agriculture, ont pu échanger sur les questions du moment : négociations commerciales, retour de la valeur ajoutée pour les agriculteurs, future PAC… Christophe Chambon, président de la FRSEA BFC nous livre ses sentiments.
Au terme d’une journée « marathon », marquée par la visite du Président de la République, Emmanuel Macron, sur une exploitation agricole à Etaules, près de Dijon, une table-ronde sur le thème des Etats généraux de l’alimentation, et enfin une rencontre à la préfecture de Côte-d’Or avec Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, le responsable de la FRSEA Bourgogne Franche-Comté, Christophe Chambon, nous a livré ses impressions et ses attentes.
« On va rester positif, soulignait Christophe Chambon, et dire que les annonces qui ont été faites par le Président de la République vont dans le bon sens : il souhaite faire reconnaître les indicateurs des coûts de production dans la loi Egalim. Ce point devrait s’appliquer, donc, en tant que syndicaliste, on se doit d’être vraiment vigilant. Qu’il y ait plus de transparence au sein de la filière, c’est aussi un point positif, mais je rappelle qu’il existe, depuis une dizaine d’années, un observatoire des marges et qu’il n’a pas débouché sur des résultats convaincants. Nous allons être attentifs à la transparence qui nous a été annoncée, et continuer d’appuyer sur ces sujets là. »
« Que la loi Egalim s’applique vraiment »
Le représentant syndical régional s’estime par ailleurs relativement satisfait sur la thématique des contractualisations pluri-annuelles : « la position du Président nous satisfait relativement, mais nous attendons encore la mise en application. Concrètement, la loi Egalim était une attente du monde agricole depuis des années, au bout de trois ans, nous constatons que nous n’avons rien de positif, concrètement, sur le revenu des exploitations, donc, a présent, nous insistons auprès du ministre de l’Agriculture pour qu’on accélère la cadence. Il y a de la détresse dans différentes filières. Si on veut sauver ces agriculteurs et permettre à d’autres de s’installer, il faudra que la loi Egalim s’applique vraiment, et qu’elle soit soutenue par une PAC forte, ce qui permettra aux exploitations de notre région de dégager des revenus pour les agriculteurs ».
Pour Christophe Chambon, avancer positivement, c’est s’appuyer sur un tryptique incontournable : « la prise en compte des indicateurs de coût de production, les contractualisations pluri-annuelle, et plus de transparence au niveau des différents maillons de la chaîne qui va de la production à la distribution des produits : si ces trois critères sont appliqués dans l’année qui vient, cela nous donnera de la lisibilité et de la plus-value qui redescendra plus rapidement vers les agriculteurs ».
L’exécutif leur a paru réceptif aux situations inacceptables qui émergent à l’occasion des négociations commerciales : « Le Président de la République et le ministre de l’Agriculture nous ont confié leur incompréhension devant les demandes de certaines grandes enseignes sur une baisse du prix du lait alors que les ventes se sont maintenues à un bon niveau l’an dernier, souligne le président de la FRSEA BFC. On espère vraiment une réaction de leur part pour mettre un terme à ces comportements de la grande distribution ».