Le syndicat des jeunes agriculteurs tient son 56ème congrès les 6, 7 et 8 juin au Palais des Congrès de Saint-Malo. L’occasion pour ces jeunes représentants professionnels d’affiner leurs propositions pour le Pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOA) et pour leur rapport d’orientation sur le changement climatique. Cinq JA de Haute-Saône participent.
Pas moins de 600 jeunes agriculteurs sont attendus du 6 au 8 juin en Bretagne, à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) pour participer au 56e congrès JA. Ils pourront débattre des deux principaux chantiers qui rythment aujourd’hui la politique agricole française et européenne : le PLOA et le changement climatique. Sur le premier sujet, JA a constitué trois groupes de travail qui ont pu « dégager des consensus », a indiqué Arnaud Gaillot, président du syndicat. Sur le volet Orientation/Formation, les jeunes agriculteurs souhaitent sensibiliser les plus jeunes aux métiers de l’agriculture, par l’entremise du système scolaire (primaire et secondaire) en prenant l’angle de l’alimentation. « Il faut qu’ils puissent faire le lien entre ce qu’ils ont dans leur assiette et les agricultrices et les agriculteurs », a indiqué Arnaud Gaillot. JA souhaite aussi moderniser l’offre des formations initiale et continue, notamment envers les salariés, les actifs, les personnes en reconversion etc.
Des choix à faire
Conscients qu’il faut attirer un nouveau public pour compenser les importants départs en retraite à venir, JA entend mettre en œuvre tous les outils existant pour assurer le renouvellement des générations. S’appuyant sur leur rapport d’orientation du congrès de La Baule (2020) et sur le Livre blanc consacré à la transmission et présenté lors du dernier congrès (Le Havre) en 2022, le syndicat jeunes propose la mise en place d’un guichet unique « pour tous, tout au long de la carrière » : le Point accueil formation-installation-transmission (Pafit) mais aussi un diagnostic de transmissibilité. S’appuyant sur une cartographie de l’ensemble des composantes de l’exploitation (y compris sur le volet climatique), ce diagnostic permettrait de faciliter l’accompagnement des cédants et d’orienter le repreneur au mieux dans les choix à faire.
Appelant à moderniser le plan d’entreprise pour en faire un vrai outil de pilotage durable, JA propose de « valoriser fiscalement et/ou socialement ceux qui transmettent à un jeune et ne pas avantager ceux qui ne s’inscrivent pas dans une telle logique », par exemple en revalorisant la retraite des cédants ou donnant un avantage fiscal à ceux qui vendent ou louent du foncier à un jeune. « Accompagner le portage de foncier par des bailleurs » et « moderniser le statut de Groupements fonciers agricoles pour répondre aux attentes du marché » sont d’autres pistes explorées par les JA.
Accès à l’eau
Enfin, le syndicat jeune s’est penché sur la lutte et l’adaptation contre le changement climatique. Sur ce volet, Pol Devillers, rapporteur et membre du bureau a insisté sur la nécessité pour chaque filière de mettre en place un plan de lutte contre le changement climatique qui développe sa propre capacité d’adaptation. « Il faut restituer le rôle fondamental de l’élevage » a ajouté Arnaud Gaillot juste avant de rejoindre la Fédération nationale bovine (FNB) devant le ministère de l’Économie. S’il entend donner les moyens aux agriculteurs d’accélérer les transitions, JA promeut le droit à la prise de risque par l’expérimentation, par la mise en place d’un filet de sécurité financier si les expérimentations de l’agriculteur sur de nouvelles techniques, productions, façons culturales, venaient à mettre en danger, financièrement, son exploitation.
Faisant de la rémunération un autre cheval de bataille, le syndicat des jeunes agriculteurs souhaite sécuriser l’accès à l’eau tout en optimisant l’utilisation de la ressource et tout en accélérant la recherche sur la sélection variétale. « On aimerait voir ces propositions reprises dans le PLOA », a indiqué le président des JA, Arnaud Gaillot.