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Syndicalisme jeune : s’impliquer dans les structures existantes

Le thème de l'ancrage territorial était au menu de l'AG des JA cette année. Crédit photo : Louis de Dinechin
Le thème de l'ancrage territorial était au menu de l'AG des JA cette année. Crédit photo : Louis de Dinechin

Les JA de Haute-Saône ont amorcé une politique de dialogue avec l’échelon politique local, qui leur paraît le plus pertinent pour ouvrir un dialogue constructif : les « com-com », ou communautés de communes. Un échelon parmi d’autres dans le paysage complexe des représentations locales de la politique (collectivités territoriales et autres « EPCI »), présenté en introduction par Christine Yoder, de la chambre d’agriculture.

Les 4 élus de la table ronde, qui répondaient au représentant du bureau des JA Gérald Pichot, étaient Laurent Seguin (conseil départemental), Carmen Friquet (Pays de Vesoul), Michel Renevier (com-com des Monts de Gy) et Christelle Clément (Maire de Gy). Tous étaient également impliqués dans leur com-com. Tous ont soulevé un point important : les instances de concertation, même si elles sont imparfaites, existent déjà. Il ne manque plus que l’implication des agriculteurs. Exemple : quand une consultation publique a lieu, les citoyens peuvent faire entendre leur voix, mais ne le font pas souvent. D’où une sur-représentations des « antis » et parfois une sous-représentation des agriculteurs, déjà de moins en moins visibles dans l’arène publique.

Bien entendu, comme le relève Étienne Vaconnet, on ne discute qu’avec ceux qui le veulent bien. Et la présence sur l’estrade des com-com « avec qui le courant passe bien » est révélatrice de ce dialogue à un seul sens. La com-com de Lure, où certains épisodes prouvent que l’agriculture est moins considérée, n’était pas là pour parler « dialogue ».

L’installation en ligne de mire

Pourtant les élus locaux disposent de certains leviers pour un des chevaux de bataille des JA : l’installation. Que ce soit dans le cadre des réserves foncières, des aides fléchées, du soutien aux filières (forêts, Cumas, rémunération pour services environnementaux), les instances locales ont du pouvoir. Parfois du pouvoir de nuisance : « Certains élus prennent le foncier agricole comme une réserve facile pour développer les communes », note Christelle Clément.

Autre élément souvent repris dans le débat : l’éloignement préjudiciable des instances décisionnelles. Pour simplifier, alors qu’autrefois le département avait beaucoup de compétences et de solutions concrètes pour l’agriculture locale, il en a été progressivement démuni au profit de la Région par exemple, comme le souligne Laurent Seguin.

Un participant résume bien la situation : « On nous dit que telle ou telle décision relève d’une décision européenne. Mais moi je ne sais pas qui c’est mon député européen. Je ne l’ai jamais vu, ce n’est pas lui qui est là au quotidien. »

« Intensifier les rencontres »

Gérald Pichot indique, pour conclure, que les JA vont poursuivre leur action de dialogue avec les com-com : « Nous allons continuer à développer des rencontres avec les élus, pour développer la concertation y compris avec celles qui le veulent moins. Il faudra peut-être intensifier les rencontres, et même les formaliser. » C’est également ce à quoi Michel Renevier veut réfléchir : « Imaginer des formes de représentation des agriculteurs plus institutionnalisées », si la voie du dialogue ne permet pas de faire comprendre les enjeux agricoles.

On verra dans l’année à venir si l’action des JA, et leur politique d’ouverture avec les com-com, permettra d’améliorer la situation sur le terrain.