L'après-midi du 18 décembre, à l'occasion de la remise des prix agro-écologiques, la CA70 propose une rencontre sur le thème des Prairies Naturelles et de l'Agroforesterie, leur valorisation et les associations.
En 2013, le premier concours agro-écologique local « Prairies Fleuries » était organisé sur la moyenne vallée de l’Ognon et le plateau calcaire central par la Chambre d’Agriculture. A l’époque, ce concours fraîchement intégré à la grande famille du Concours Général Agricole était passé inaperçu malgré un premier prix national. Dès le début, il s’agissait « d’encourager des modes de productions soutenables et économiquement performants, réconcilier une production saine et de qualité en répondant aux attentes légitimes de la société pour une alimentation porteuse de valeurs et respectueuse de l’environnement ».
S'appuyer sur la biodiversité pour améliorer l'autonomie
Dans le même temps, un programme CASDAR « Un autre regard sur les prairies permanentes », porté par l’association BORPLACAL ainsi que le parc du Ballons des Vosges s’attelait à enrichir les références sur les parcours et les prairies naturelles ou permanentes (non semées, peu ou pas mécanisées), riches et diversifiées en espèces végétales. Ces prairies permettent un équilibre agroécologique en s’appuyant sur des pratiques agricoles qui valorisent et renouvellent la biodiversité. De plus, la richesse floristique de leurs herbages favorise une production agricole de qualité, qui se retrouve notamment dans les caractéristiques gustatives et nutritionnelles des produits (viande, fromage, miel…). Elles offrent aussi une biomasse importante sur le plan du volume et de la diversité des espèces, assurant un fourrage autonome de qualité, à forte valeur environnementale et plus flexible au niveau calendaire. Elles peuvent prendre une grande diversité de formes selon les territoires, en tant que prairies, landes ou pelouses plus ou moins sèches ou humides, embroussaillées ou boisées.
Après la reconnaissance des savoir faire des éleveurs haut-saônois (deux premiers prix nationaux agriculteurs, un premier prix national élève, un second prix et un troisième prix), une meilleure appréhension des potentialités de ces prairies naturelles, le troisième étage de la fusée se construit en ayant une approche des coûts de production ou des coûts de renouvellement.
La montée en puissance de l'agroforesterie
Autant d’éléments qui cherchent à redonner leurs lettres de noblesse à cette part de l’assolement au potentiel souvent méconnu et sous-estimé. L’association « Prairies, Semences, biodiversité, patrimoine », récemment labellisée « Groupe d’Intérêt Economique et Environnemental » (GIEE) cherche à approfondir ces thématiques.
Souvent associée à la prairie en Haute-Saône, l’agroforesterie reste un domaine considéré comme extérieur à l’économie de l’exploitation. Pourtant depuis quelques années, une prise de conscience a eu lieu : consécutive des pertes de biodiversité, aux problèmes d’érosion des sols, de la dégradation de la qualité de l’eau et aux conséquences d’épisodes climatiques extrêmes ces dernières années, elle envisage de développer la place de l’arbre dans les systèmes agricoles.
C’est donc tout naturellement qu’une première édition du Concours agricole « Agroforesterie » s’est organisée sur le bassin mirabellier du pays de Villersexel. Cette animation s’inscrit dans une série d’action portées depuis plusieurs années sur cette thématique. Suivi de valorisation de plaquette en paillage d’animaux, accompagnement de plantations dans le cadre du plan France relance sur l’agroforesterie, ainsi qu’une formation de trois jours sur les bases de l’agroforesterie (une vingtaine de participants) etc… Le 13 décembre prochain, la Chambre d’Agriculture invitera ainsi à prendre du recul sur la ressource boisée de son exploitation avec une journée de formation sur le thème du « plan de gestion Bocager ». Cette réflexion est parfois associée à une réorganisation du pâturage.
Cette rencontre sur le thème Prairie Naturelles et Agroforesterie : « comment mieux les valoriser et les associer », sera donc l’occasion de faire un point sur les outils et approches collectives mise en œuvre sur le territoire et disponibles pour les agriculteurs.