Des passionnés de vieille mécanique exposeront, ce dimanche à la foire, une série de vieux moteurs datant pour certains du tout début du siècle dernier. À l’époque, l’électricité n’arrivait pas dans les fermes, et le moteur fixe entraînait par courroie les outils agricoles.
A la foire de Saint-Bresson, l’empreinte agricole est encore très forte. Un gros tiers des 200 exposants attendus gravite dans la nébuleuse agricole, comme a pu le constater Pascal Godey, du comité des fêtes : animaux, matériel agricole, services, alimentation animale, etc.
Cette année, les 15 ou 20 milliers de visiteurs (la météo sera comme toujours le juge de paix) pourront cette année s’immerger encore plus dans l’histoire agricole de notre département, avec l’exposition de vieux moteurs agricoles.
Un monde de passionnés
Ce sera une première pour la Saint-Bresson : une découverte de ce monde de passionnés de mécanique. Après l’enfilade de tracteurs rouges à la FDL, place pour la Saint-Bresson aux moteurs Japy, Bernard, Vialis, Conord, Millot, ou encore Baudoin… Autant de noms désormais un peu oubliés, mais qui restent bien connus dans un petit univers de passionnés de mécanique.
Parmi eux, on pourra rencontrer Olivier Galmiche et Gérard Vançon. Le premier est menuisier de profession, mais passionné (et expert) en mécanique. Il restaure autant les carrosseries en bois et les assises capitonnées, que les vieux moteurs rouillés. « C’est un peu grâce à mon frère qui est mécanicien agricole, explique-t-il modestement. Il restaure les tracteurs. Moi je n’ai pas vraiment la place pour les tracteurs, alors je me suis rabattu sur les vieux moteurs ! »
Impliqué dans l’association des marchés d’été du Girmont-Val d’Ajol, Olivier Galmiche participe à l’organisation et à l’animation de la fête du vieux matériel agricole, le troisième week-end de mai. C’était cette année la 18e édition, et une belle occasion d’échanger entre passionnés. La curiosité cette année : une vieille scie à grumes restaurée par Olivier Galmiche, qui était justement originaire de… Saint-Bresson !
Faire tourner ce qui est bloqué
Gérard Vançon, également passionné de vieux moteurs, présentera lui aussi des pièces de sa collection, dont probablement un moteur Cérès de 1906, l’un des deux seuls en état de fonctionnement. « L’autre est à Colombey-les-Deux-Églises, il a été restauré en fabriquant des pièces copiées sur mon moteur. » Car le monde des passionnés est petit mais bouillonnant d’imagination et de motivation. « Souvent, il faut retrouver des pièces, mais quand on ne les trouve plus, il faut les usiner », explique Olivier Galmiche. Heureusement la solidarité est toujours là, et les mécaniciens du dimanche des Vosges, de Haute-Saône, du Jura, se connaissent et se rencontrent.
« Ce que j’aime, c’est arriver à faire tourner un vieux moteur rouillé, sans le casser », explique Gérard Vançon. Et le secret pour cela : la patience. « C’est la mécanique qui décide ! Il faut être prompt à se poser, regarder, comprendre comment ça fonctionnait, et faire avec le temps. » Une fois que le moteur tourne, la mission est accomplie.
On trouve encore des moteurs dans les granges, souvent des moteurs Bernard assez communs, peu intéressants parce qu’ils sont « même capables de fonctionner du premier coup » même après des années de poussière. Mais on déniche encore parfois quelques pépites, comme celles qui nous seront présentées ce dimanche.