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UNELL-Lactalis : la médiation porte ses fruits

L'envolée des prix de l'énergie impacte les coûts de collecte et de transformation de la fillière beurre-poudre.
L'envolée des prix de l'énergie impacte les coûts de collecte et de transformation de la fillière beurre-poudre.

Après plusieurs mois de blocage, un accord de prix de lait a finalement été trouvé entre Lactalis et l’Unell, l’union des neuf organisations de producteurs qui fournissent l’entreprise. Dans le grand-Est, le prix de base sera de 457,08€ pour 1000 L (32-38) en octobre.

C’est un double soulagement du côté des producteurs de lait qui fournissent le groupe Lactalis, comme l’explique Nicolas Mauffrey, éleveur laitier à La Proiselière en Haute-Saône et vice-président de l’APLLAGE (Association des Producteurs de Lait Lactalis du Grand Est). « Les représentants de Lactalis ont participé aux négociations initiées par le Médiateur des relations commerciales agricoles dans un état d’esprit constructif, qui nous a permis de trouver un terrain d’entente respectueux des intérêts des deux parties. Nous conservons la formule d’élaboration du prix de base, qui intègre dans le mix produit de l’entreprise les coûts de production des éleveurs laitiers, comme le permet la Loi Egalim. Nous avons accepté un ajustement pour tenir compte notamment du renchérissement des coûts de transformation en beurre et poudre, liés à l’envolée du prix de l’énergie. Et nous avons de la visibilité sur le prix du lait jusqu’à la fin de l’année, ce qui va nous permettre d’ajuster les stratégies d’alimentation des troupeaux laitiers en toute connaissance de cause. »

Des exportations qui tirent les cours vers le haut

Rappelons que depuis juin dernier, avec le gel de l’évolution du prix du lait à 428,5 €/1000 l, décrété de manière unilatérale par Lactalis, la situation était bloquée pour les producteurs fournisseurs du groupe. L’Unell avait donc saisi le Médiateur des relations commerciales agricoles pour sortir de l’impasse, et celui-ci avait initié une négociation début septembre entre les dirigeants du groupe industriel mayennais et les représentants des organisations de producteurs. Le 7 octobre, un accord a été trouvé. « Je ne pensais pas qu’on y arriverait si bien, sans aller en justice. J’ai senti qu’il y avait une vraie volonté chez Lactalis d’en sortir par un accord de prix raisonnable. C’est la démonstration qu’on peut faire appliquer la loi Egalim 2, et tirer les prix du lait vers le haut », poursuit Nicolas Mauffrey.

Concrètement, ce sont principalement les marchés exports de beurre et poudre, très haussiers, qui tirent les prix du lait payé au producteur vers le haut. Une tendance qui devrait perdurer pendant quelques mois. « Il y a aussi une évolution significative du prix de revient appliqué dans la formule de prix, qui passe à 400 €/1 000 L en octobre et novembre, puis 440 € en décembre. », complète Caroline Guillaume, animatrice de l’OP.