150 visiteurs étrangers ont découvert des élevages de la région, à l’occasion de l’exposition Umotest. Ces invités internationaux ont ainsi pu apprécier les qualités de la race montbéliarde et échanger en direct avec des éleveurs chevronnés. Ils sont passés par le Gaec Besançon-Marsot à Liévans et le Gaec Les Béguines à Varogne.
Dans le cadre de la grande exposition Coopex-Umotest, Coopex Montbéliarde accueillait le 31 janvier dernier plus de 150 visiteurs étrangers : délégations venues d’Europe, de Chine, des USA, d’Afghanistan, d’Ukraine, de Mongolie… « et même, c’est une nouveauté cette année, de Chypre », se félicite Cédric Henriet, responsable marketing et communication du groupe. La filiale export de l’Union de coopérative travaille en effet depuis de nombreuses années à établir de solides relations commerciales avec des partenaires aux quatre coins de la planète. A commencer par les partenaires historiques des pays du Maghreb… qui importent la plus grosse partie du contingent des reproducteurs. « 30 nationalités sont représentées cette année », détaille Tristan Gaiffe, le directeur général du groupe. Car au fil des décennies, la filière à diversifié ses débouchés, ce qui permet d’encaisser en partie les aléas politiques et sanitaires qui entravent parfois le commerce international.
Six élevages ouvrent leurs portes
Pour illustrer in situ les qualités de la race montbéliarde, six élevages francs-comtois ont ouvert leurs portes aux délégations étrangères et se sont prêtées, par le truchement des interprètes de Coopex, au jeu des questions-réponses. Au GAEC des Mésanges, à Villers St Martin dans le Doubs, les visiteurs ont pu rencontrer les naisseurs des taureaux Marley et Ozone. Et aborder de manière très pointue la question de la ration et de l’expression du potentiel laitier de la race. En effet, pour produire du lait à comté, les deux époux associés ont abandonné en 2020 le recours à l’ensilage de maïs et la traite robotisée pour le foin et regain, et la salle de traite. Dans un bâtiment à la fois spacieux et lumineux, très bien ventilé, les visiteurs ont aussi pu admirer une sélection d’animaux illustrant la stratégie de l’élevage. « Nous privilégions les taux, pour la fromageabilité du lait, et les qualités d’aplombs, expose Yohann Henriot : nos vaches doivent marcher pour pâturer ! » Si le prix payé pour le lait est enviable (630 à 640 €/T contre 390 €/T en lait standard auparavant), l’exploitant fait aussi valoir les contraintes du cahier des charges de l’AOC « Nous sommes limités dans les quantités de concentré distribuées aux vaches, et l’organisation du pâturage est complexe. » Reste que le niveau de production est resté élevé, supérieur à 8 100 kg/VL/an contre 8 400 en lait standard. Autre spécificité de cet élevage, la production de génisses ‘’export’’, de manière structurelle (30 à 35 chaque année), ainsi que de femelles d’élevage pour le marché intérieur.
Au Gaec Les Béguines à Varogne en Haute-Saône, c’est un système d'exploitation complétement différent qui s'offre à la curiosité des visiteurs. « Nous commercialisons le lait à Soodial, qui n’est pas réputé pour offrir un prix de lait avantageux : aussi nous maximisons la productivité par vache en contenant les coûts de production. », détaille Olivier Paquelet. Dans ce Gaec de 175 laitières (dont 88% sont montbéliardes), naisseur du taureau Offman, la stratégie de sélection génétique s'appuie sur le génotypage et la transplantation embryonnaire (120 embryons mis en place au total) pour progresser en productivité, sur les aplombs, la solidité du ligament... La sélection des belles vaches du troupeau en laisse plus d’un admiratif. Le niveau de production, à 10 500 kg de moyenne d’étable, est aussi remarquable.
Deux robots, semence sexée et génotypage
Du côté de Liévans, au Gaec Besançon-Marsot, naisseur des taureaux Pancho, Niévan, Otasio, Pierre Besançon et sa belle-fille Julie Marsot se sont relayés au micro pour expliquer les objectifs de l’élevage. Ici, deux robots traient le troupeau de 110 montbéliardes, pour une production d’1,4 millions de litres de lait. La fusion des deux exploitations a d’origine a entrainé le quasi doublement de l'effectif du troupeau sans achats extérieur, avec une stratégie de vêlage précoce et le recours massif à la semence sexée... « La production fourragère n'est pas limitante et nous élevons toutes les génisses nées sur l'exploitation, de manière à travailler plusieurs souches femelles et à avoir le choix de celles que nous conservons pour le renouvellement du troupeau. », explique Pierre Besançon.