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Pâturages comtois : Laurent Darosey élu à la présidence

Pâturages comtois a un atelier de transformation à Aboncourt.
Pâturages comtois a un atelier de transformation à Aboncourt.

Laurent Darosey est producteur de lait bio à Chargey-lès-PortsEleveur laitier en bio depuis 2000, âgé de 59 ans, Laurent Darosey succède à Guy Mercier à la tête de la coopérative Pâturages comtois. L’entreprise fromagère, qui collecte 40 millions de litres de lait en Haute-Saône, poursuit sa stratégie d’investissements et de repositionnement sur le marché intérieur, pour aller chercher la meilleure valorisation du lait de ses coopérateurs.

HSA : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Laurent Darosey : « J’ai 59 ans, je suis éleveur laitier en exploitation individuelle à Chargey-lès-Port, coopérateur à Pâturages comtois depuis mon installation en 1988, passé en bio en 2000. La ferme fait 130 ha, dont 120 en prairies, et je trais en moyenne 55 vaches. La coopération ‘’active’’ n’est pas une inconnue pour moi, puisque j’ai été président créateur de la Cuma de l’Île verte (compostage du fumier) et de la Cuma de la Saône et de Planey. Au conseil d’administration de Pâturages comtois depuis trois ou quatre ans, je succède à Guy Mercier, qui était président de la coopérative depuis 1998 : c’est d’ailleurs l’occasion de lui rendre hommage, car cette période a été marquée par de nombreux bouleversements du paysage économique et laitier, qu’il a fallu gérer au mieux : la fin des quotas laitiers, la volatilité des marchés des matières premières et de l’énergie, et dernièrement la guerre en Ukraine qui a brutalement mis fin à un débouché important pour notre coopérative. »

Justement, la coopérative, dans ses grandes lignes ?

Pâturages comtois est une coopérative fromagère, qui collecte 40 millions de litres de lait sur 58 points de collecte : 36 en lait conventionnel, 11 en lait bio, 11 en lait de foin (dont deux producteurs en filière emmental grand cru, et les autres en gruyère français). Nous fabriquons principalement des fromages à pâte molle, à partir de lait conventionnel et de lait bio (brie en différents formats, mais aussi le Merlemont, le Rochois… ainsi que de nombreuses MDD), avec comme atout principal d’avoir un atelier très modulable, qui nous permet de répondre à des demandes spécifiques en termes de recette, de grammage. Nous fabriquons également du metton et de la cancoillotte, dans notre atelier de Clerval. En partenariat avec Mont-et-Terroir nous fabriquons aussi du gruyère, et c’est la fromagerie Milleret qui transforme en emmental grand cru le lait de deux de nos coopérateurs engagés dans cette filière.

Quels sont les axes stratégiques de la coopérative pour les prochaines années ?

Un des grands enjeux va être de conserver le litrage collecté, alors que toute la filière laitière française est confrontée à la question du renouvellement des générations, en nous appuyant sur le potentiel de notre berceau historique, qui est aussi notre terroir, notre territoire, notre bassin de vie… sans aller pour autant concurrencer les autres transformateurs locaux, avec qui nous avons des partenariats pour optimiser nos tournées de collecte par exemple. Pour cela il faut avoir la capacité de rémunérer correctement les producteurs, comme c’est le cas aujourd’hui. C’est le fruit d’un travail de longue haleine, qui nous a permis de nous positionner davantage sur le marché intérieur – alors que nous étions très tournés vers l’export – un marché compliqué, très concurrentiel, mais rémunérateur et pour lequel nous avons des atouts à faire valoir : la gamme de fromages que nous produisons, leur identité et leur qualité, la modernité de nos outils de transformation. Nous entrons dans une nouvelle phase d’investissements et de modernisation, pour encore gagner en souplesse et en réactivité, en facilité d’entretien, sans perdre de vue les économies d’eau et d’énergie, qui sont complètement intégrées à la réflexion.