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L’Ucafco mise sur le gruyère

L'investissement dans la nouvelle fromagerie s'élève à 8,3 millions d'euros. Photo : DR
L'investissement dans la nouvelle fromagerie s'élève à 8,3 millions d'euros. Photo : DR

A Port-sur-Saône, une nouvelle fromagerie fabrique du Gruyère IGP depuis quelques mois. Pour l’UCAFCO (union de coopératives d’affinage de Franche-Comté), c’est un investissement stratégique, qui mise sur le développement du gruyère IGP afin de mieux rémunérer les producteurs laitiers coopérateurs.

Pour les membres du conseil d’administration de l’UCAFCO, présidé par Philippe Trimaille, c’est une fierté de faire visiter la fromagerie toute neuve de Port-sur-Saône : leur projet, leur propriété. « C’est un très bel outil, un investissement qui se monte à 8,3 millions d’euros, pour un bâtiment de 1 500 m² où sont regroupés l’atelier de fabrication du gruyère et des locaux administratifs. Le site emploie neuf personnes : cinq salariés en fromagerie, qui se relaient pour une production 7 jours sur 7, et quatre administratifs (secrétariat, ARC…) », détaille Philippe Barbier, vice-président de l’UCAFCO et producteur laitier en Haute-Marne.

Depuis septembre dernier, cette toute nouvelle fromagerie est en service, et produit quotidiennement 112 meules de gruyère IGP pour le groupe « Monts et Terroirs ». Auparavant, c’est sur le site historique de Larians-Munans que le fromage était fabriqué. « Nous avons pensé un temps réaménager ce site pour le faire évoluer, mais on n’aurait pas eu les mêmes marges de manœuvre que dans ce projet, pour continuer à développer le gruyère », expose Philippe Trimaille, le président, lui-même producteur de lait à gruyère en Gaec à Fontenois-les-Montbozon.

Du lait payé 440 €/tonne

Car en arrière-plan de cette décision d’investissement important prise par le conseil d’administration de l’union de coopérative, il y a une dimension stratégique : miser sur le développement de la consommation de Gruyère IGP pour valoriser toujours mieux le lait des producteurs. « Nous avons fait le choix d’encourager les coopérateurs à produire du lait qui réponde au cahier des charges de l’IGP (lait de foin), même si nous n’étions pas en capacité de le valoriser entièrement en gruyère, de manière à conserver un potentiel de développement et à être en mesure de répondre à de nouveaux marchés », détaille le président. Aujourd’hui, bien qu’un cinquième des 20 millions de litres de lait à gruyère ne soit pas valorisé en gruyère, le prix moyen payé aux producteurs atteint déjà 440 €/tonne.

Le lait transformé à « Bôzieux » est celui d’une partie des adhérents de l’Ucafco, essentiellement des producteurs haut-saônois. Il s’agit de lait cru, produit par des races locales (montbéliarde ou vosgienne), conformément aux exigences du cahier des charges de l’IGP.