Le 1er décembre dernier, la journée régionale porcine a été l'occasion de faire le point sur les dossiers d'actualité : flambée des coûts de production, prix du porc charcutier, valorisations régionales via les IGP... et demandes sociétales !
A la périphérie de Besançon, la ferme Bulloz jouit d'une situation favorable pour valoriser les produits charcutiers transformés sur l'exploitation. Roland Bulloz et son fils Louis-Marie ont reçu une petite délégation nationale, composée de François Valy et Eric Thebault, respectivement président et directeur de la FNP, et d'Anne Richard, directrice d'Inaporc. L'occasion de causer pêle-mêle de génétique porcine, modèle de développement agricole, coûts de bâtiment, valorisation des produits, main d'œuvre... « Nous conduisons sept bandes de cinq truies, pour le naissage des porcelets destinés à l'engraissement (notre bâtiment d'engraissement a 300 places) », expose Louis-Marie, avant d'introduire le petit groupe dans un bâtiment à ossature bois, édifié au printemps dernier. Lumineux, spacieux, très bien isolé et ventilé - et doté de rideaux de façade enroulables pour l'été - le lieu est très calme et confortable. « Dans la conception des box qui accueillent les bandes de porcelets, j'ai été accompagné par les techniciens d'Interporc Franche-Comté, et je suis allé aussi voir ce qui se faisait ailleurs. On voulait pouvoir élever nos porcs charcutiers sur la paille, pour une question d'image, mais aussi de cohérence agronomique avec les sols en pente de l'exploitation. » expose le jeune homme, qui a tenu compte de l'ergonomie et des besoins en main-d'œuvre de l'installation. Un dispositif en gradins permet aux jeunes porcelets d'accéder aux auges, avant qu'au fil des semaines la case ne se comble progressivement de litière accumulée. A 145 € la tonne, la paille broyée utilisée coûte cher... mais c'est le prix à payer pour une bonne absorption des jus. D'autant que la ration, fabriquée dans une machine à soupe, contient une bonne part de lactosérum de la fruitière de Fontain (il apporte 25% de la MS), ainsi que les "déchets" de la biscuiterie locale. « On incorpore 120 T par an de déchets biscuitiers, ce qui nous permet d'abaisser le coût de la ration. »
La vente directe permet une bonne valorisation des porcs
Tous les porcs élevés sur l'exploitation sont tués à l'abattoir de Valdahon, à une quinzaine de kilomètres, avant d'être transformés à la ferme, en vue de la vente directe. Rolland Bulloz, à l'instigation de ce projet de petit élevage porcin, en 1994, est conscient du gros avantage de la situation géographique de la ferme, à proximité de l'agglomération de Besançon, un énorme bassin de consommateurs potentiels. Mais avec des exigences qui montent en puissance... d'où le soin apporté tout au long de la chaîne de production, de la naissance des porcelets jusqu'à la transformation en produits charcutiers. L’occasion pour le président de la FNP, François Valy, de rappeler « il n’y a pas de modèle unique : si ce type de logement n’est pas davantage développé, c’est principalement pour des raisons technico-économiques. La faible valorisation de la viande de porc ‘’standard’’ ne permet pas de rémunérer l’investissement et le surcroît de main-d’œuvre de ces systèmes. »