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Premier bilan de moissons : du côté des coopératives

Le coup de chaud et la sécheresse en fin de cycle ont pénalisé les rendements.
Le coup de chaud et la sécheresse en fin de cycle ont pénalisé les rendements.

Entre deux orages, les moissons se poursuivent. Il reste encore à récolter quelques orges d’hiver et les blés. Les coopératives qui collectent dans le département nous livrent quelques premiers résultats provisoires.

Sur le secteur de Terre Comtoise

Pour Thierry Vallet, vice-président de Terre Comtoise, la tendance va vers des récoltes « toujours de plus en plus tôt ». Et des disparités de rendements suivant les parcelles qui ont reçu de l’eau au printemps en mai ou pas. « Sur le sud de notre région de collecte régionale, sur Bletterans, les orges d’hiver ont fait de très beaux rendements, dépassant souvent les 80 quintaux. Par contre en remontant vers Besançon, la Haute-Saône, c’est plus compliqué, autour de 50-60 quintaux même dans les bonnes parcelles… »

Mélanie Monnin, directrice des métiers du grain et de la collecte à la coopérative Terre Comtoise donne quelques premières tendances. Les rendements en colzas sont hétérogènes, avec une moyenne de 45 quintaux. Les orges d’hivers tournent autour de 60-65 quintaux avec des PS en moyenne de 65 et des protéines à 12, avec des écarts entre 9 et 13. « Le calibrage n’est pas exceptionnel, nous avons des petits grains, c’est la particularité de cette année. Mais ce n’est pas non plus catastrophique, les rendements sont bons et la protéine est correcte », souligne Mélanie Monnin.

« Le blé n’est pas mauvais, un peu moins bon que l’an dernier mais pas de problème de mycotoxine ni de temps de chute. Le seul problème, dans certains cas, peut venir d’un petit PS et d’un plus faible taux de protéine qui varient selon les secteurs, pouvant amener un déclassement pour certains. Mais le PS remonte au fil des livraisons. Nous sommes plutôt contents, nous aurons du blé meunier cette année. La moyenne en protéine, de manière générale, n’est pas mauvaise dans le Jura, autour de 12 », résume la responsable collecte de Terre Comtoise.

Sur le secteur d’Interval

« En orge d’hiver, le remplissage des grains et  le calibrage s'est fait avant le coup de chaud. Avec notre variété Faro, qui est la plus représentée en orge brassicole chez nos adhérents, les résultats sont plutôt bons : autour de 75-78 quintaux. Nous sommes sur une année supérieure à la moyenne des 5 ans », commente Xavier Deparis, sous directeur de la coopérative Interval et responsable du service céréales. En termes de qualité, les résultats sont bons : PS 66, calibrage 78 et protéines 10,5, « ce qui est parfait pour la destination brassicole ».

Les orges de printemps brassicoles, essentiellement cultivés dans le Jura, ont souffert de la chaleur et du sec fin juin. 35 % des surfaces d’orge de printemps ont été semées à l’automne comme des orges d’hiver, une nouvelle pratique qui se développe chez les agriculteurs. Ces orges ont donné des rendements corrects mais un calibrage très faible autour de 40 en moyenne. La protéine est correcte (10,6) et le PS est de 60.

Quant aux orges de printemps semés au printemps, les rendements sont très hétérogènes, le calibrage à 65, le PS à peine meilleur et la protéine correcte.

En résumé pour les orges d’hiver, des rendements corrects et de la qualité

Les colzas tournent sur une moyenne de 31-32 quintaux. « Ce qui est très largement en dessous de la moyenne des 5 ans, d’habitude nous sommes plutôt autour de 35-36 quintaux », note Xavier Deparis. Là aussi les cultures ont souffert en fin de cycle avec un impact sur le poids de 1 000 grains.

La récolte des blés a été précoce : les silos ont reçu leurs premières livraisons dès fin juin. « Le gros potentiel de rendement n’a pas pu se réaliser comme prévu, la fin de cycle nous a fait du mal. La moyenne provisoire des rendements en blé dans le Jura tourne autour de 75 quintaux, mais avec des écarts du simple au double, de 50 à 100 quintaux », indique le responsable céréales d’Interval. La qualité aussi est hétérogène, surtout en protéines, avec une fourchette allant de 9 à 13,5. « Cette année, nous sommes à 11,7 de protéines. On perd 0,6 point par rapport à la moyenne sur 5 ans. » Une baisse de protéine due à deux facteurs : « un peu moins d’apport d’azote par les agriculteurs et des derniers apports qui n’ont pas fait effet à cause de la météo » .

On observe quelques petits grains échaudés en terres superficielles.

« Nous n’aurons pas de soucis pour toucher nos marchés alimentaires en meunerie avec un PS moyen qui se situe autour de 77,6. La qualité sanitaire est également très correcte », conclut Xavier Deparis.

La chaleur et le sec auront au moins permis des récoltes saines, sans mycotoxines.