Protection du maïs contre les taupin // Arvalis a testé les différents leviers d’action pour limiter les dégâts de taupins dans les semis de maïs. Les seules solutions disponibles en 2025 et pouvant être appliquées sans contrainte de profondeur d’incorporation présentent une efficacité de l’ordre de 50 à 55 % en moyenne dans les essais.
Les attaques de taupins peuvent causer d’importants dégâts dans les semis de maïs. Il n’existe aucune technique de lutte curative contre la larve de ce coléoptère, principal ravageur du maïs en début de cycle. Les leviers d’action possibles sont la protection au semis, et une préparation du sol adéquate. Sur maïs, les conditions d’emploi de l’ensemble des produits à base de lambda-cyhalothrine(1) imposent désormais d’incorporer les microgranulés à une profondeur minimum de 4 cm (donc sans diffuseur). La règlementation est comparable pour les produits microgranulés à base de téfluthrine(2) qui doivent être incorporés à une profondeur minimum de 3 cm. Cette contrainte liée à la profondeur d’enfouissement est incompatible avec une efficacité satisfaisante pour la protection du maïs contre les taupins.
Le diffuseur améliore l’efficacité des produits
Dans les nombreux essais d’ARVALIS conduits au cours des dernières années, en situation d’attaques moyennes ou fortes, l’efficacité de ces produits passe de 70-75 % lorsqu’ils sont appliqués avec un diffuseur, à seulement 30-35 % lorsqu’ils sont appliqués sans diffuseur afin d’être incorporés à 4 cm (ou plus) de profondeur (figure 1). Les écarts d’efficacité selon le mode de positionnement des microgranulés sont comparables pour les différents produits évalués, qu’ils soient formulés ou non sur un support à base de biostimulant ou d’engrais starter.
Lorsque le produit est appliqué sans diffuseur, l’efficacité demeure le plus souvent à un niveau insatisfaisant. Lorsque le produit est appliqué sans diffuseur, l’efficacité demeure le plus souvent à un niveau insatisfaisant. Celle-ci varie selon les conditions météo rencontrées autour du semis : l’efficacité est plus faible si les conditions sont humides avant semis et plus élevée si les conditions sont humides après semis.
A ce titre, les conditions météo rencontrées au cours du printemps 2024 ont conduit à des températures du sol froides et un cumul de pluviométrie après semis élevé. Dans ces conditions - parfois extrêmes -, l’écart d’efficacité mesuré entre une modalité appliquée avec diffuseur et la même modalité sans diffuseur est réduit dans nos résultats historiques ; même si un produit appliqué avec diffuseur aurait procuré une meilleure efficacité, l’application sans diffuseur a été moins pénalisée compte tenu des conditions météo rencontrées au printemps 2024.
Néanmoins, appliquer un produit microgranulés avec diffuseur permet d’obtenir le meilleur potentiel d’efficacité, indépendamment des conditions météo qui encadrent le semis.
Les produits à base de pyréthrinoïdes qui ne peuvent être appliqués avec diffuseur présentent donc un intérêt technique très limité pour la protection du maïs contre les taupins.
Un choix toujours restreint en 2025
Cela signifie que les seules solutions disponibles en 2025 et pouvant être appliquées sans contrainte de profondeur d’incorporation sont les produits qui comportent de la cyperméthrine, c’est-à-dire Belem 0,8MG et Daxol. Appliqués avec diffuseur, ces produits présentent une efficacité de l’ordre de 50 à 55 % en moyenne dans nos essais. Le choix de la protection des prochains semis de maïs se fera donc par défaut !
(1) Liste non exhaustive de produits microgranulés à base de lambda-cyhalothrine autorisés contre taupins sur maïs : Karaté 0.4GR, Ercole, Trika Expert+, Trika Lambda 1 (et autres noms commerciaux), Trika Super et Trika Perfect.
(2) Le produit Force 1,5G n’est autorisé qu’à raison d’une seule application tous les trois ans.
Santé publique
Alerte processions !
Cette année, en raison de la météo globalement favorable, de nombreuses processions de chenilles commencent dès ce mois de février sur l’ensemble du territoire. Les chenilles processionnaires refont surface et se déplacent en longues files indiennes dans nos parcs, jardins et forêts. Si leur procession fascine, leur danger est bien réel : leurs poils urticants peuvent provoquer irritations et troubles respiratoires, et sont une menace sérieuse pour les animaux domestiques.
Qui sont-elles ?
Les Processionnaires du pin (Thaumetopoea pityocampa) quittent le nid pour s’enfouir sous terre : c’est la procession de nymphose, période pendant laquelle les chenilles sont particulièrement dangereuses pour l’Homme et les animaux car elles se situent au niveau du sol.
Quels risques ?
Les poils urticants que l’on retrouve sur les chenilles (même mortes), dans les nids (même vides) et dans les sites d’enfouissement sont dangereux pour l’Homme et les animaux domestiques. Ils peuvent provoquer diverses réactions : irritations des voies respiratoires, éruptions avec démangeaisons, conjonctivites, inflammation des muqueuses (langue animaux). Les poils sont très volatiles et peuvent facilement s’accrocher sur les vêtements ou cheveux et sur les poils des animaux tout en gardant leur potentiel urticant, et ce même durant plusieurs années.
Pour se protéger
Portez des vêtements longs, rincez vos vêtements et cheveux ainsi que les poils de vos animaux en rentrant de balades. Évitez les zones à risque durant la période de présence des chenilles.
