En s'appuyant sur les données du recensement agricole de 2020, l'organisme de statistiques Agreste a réalisé une étude portant sur le paysage régional des exploitations, en filières céréales et oléoprotéagineux. En Bourgogne-Franche-Comté, l'Yonne, la Côte-d'Or et la Nièvre concentrent une grande partie des surfaces.
Les exploitations agricoles qui cultivent des céréales ou des oléoprotéagineux (COP) représentent plus de la moitié des exploitations agricoles de Bourgogne-Franche-Comté (BFC). En 2020, lors du dernier recensement agricole, elles étaient au nombre de 12 600. Parmi elles, près de 3 700 possèdent au moins 100 hectares de COP et elles concentrent 70 % de la surface régionale de ces cultures. Il faut noter que les 8 900 autres exploitations disposant de moins de 100 ha de COP présentent des caractéristiques très différentes : entre 2010 et 2020, elles ont perdu près d'un quart de leurs effectifs. Plus de la moitié de ces « petites » exploitations céréalières sont spécialisées en élevage bovin, viande ou lait. Une partie des récoltes est destinée à l'autoconsommation, pour l'alimentation du cheptel. Pour en revenir aux exploitations en COP d'au moins 100 ha, leur effectif régional est resté stable entre 2010 et 2020. Il place la BFC au 5ème rang national, derrière Grand Est. Plus du tiers de ces exploitations se trouve dans l'Yonne (37 % de la surface de COP régionale), devant la Côte-d'Or (29 %) et la Nièvre (13 %). Ces trois départements rassemblent donc 79 % de la surface régionale en COP. En BFC, les exploitations spécialisées en COP représentent 68 % des effectifs, contre 59 % au niveau national. La part des exploitations spécialisées en COP atteint 81 % dans l'Yonne.
Le poids du blé tendre
Les grandes exploitations céréalières régionales s'étendent, en moyenne sur 245 ha de SAU, dont 183 consacrés aux COP. Pour 95 % d'entre-elles, elles ont un assolement mixte de céréales et d'oléoprotéagineux composé, en moyenne, de 72 % de céréales, de 22 % d'oléagineux et de 6 % de protéagineux. Le blé tendre d'hiver occupe plus d'un tiers des surfaces en COP et près de la moitié des surfaces en céréales. On trouve ensuite les orges d'hiver et de printemps, et le colza. En 2020, les grandes exploitations céréalières régionales cultivent 6 % de leurs surfaces en COP, en bio. Cette part, relativement modeste, est toutefois en progression entre 2010 et 2020 : elle ne dépassait pas 1 % en 2010. Le bio est surtout présent pour les protéagineux (19 % des surfaces) contre 6 % pour les céréales et 5 % pour les oléagineux. Sur le plan du cadre juridique, les formes sociétaires sont majoritaires dans les grandes exploitations céréalières, qui, globalement font travailler 8 100 personnes en 2020 : un chiffre en baisse de 3 % par rapport à 2010, mais une baisse moins prononcée que pour l'ensemble des exploitations de BFC (-8 %). De manière générale, dans les grandes exploitations COP régionales, le recours à l'emploi salarié et au travail occasionnel est moins répandu qu'au plan national. 18 % de ces exploitations ont au moins un exploitant ou co-exploitant âgé de plus de 60 ans et 22 % des chefs d'exploitations concernés déclarent ne pas savoir ce que deviendra l'exploitation ou la part des associés dans les trois prochaines années. 40 % envisagent une reprise de l'exploitation ou de leurs parts dans le cadre familial.