Du 11 au 18 mai, dans toute la France, les rencontres "made in viande" sont une occasion privilégiée pour les citoyens-consommateurs de découvrir concrètement la réalité de la production de viande, de la fourche à la fourchette. En Haute-Saône, une dizaine de fermes ont joué le jeu et ouvert leurs portes aux visites, comme l'Earl de la Ferme bleue, à La Demie.
Une quarantaine d'enfants du CP au CE2, accompagnés par leurs professeurs d'école, a débarqué à l'Earl de la Ferme bleue, le 17 mai dernier. « Chaque année, nous participons à l'opération : c'est l'occasion pour les élèves de découvrir d'où vient la viande... mais aussi beaucoup de connaissances en rapport avec la biologie, la reproduction, l'alimentation ! C'est une ressource vraiment précieuse, au niveau pédagogique, qui donne lieu à des échanges très riche en amont et en aval. », explique Emmanuel Joly, instituteur à Authoison. Pour Philippe Mougin, éleveur de vaches allaitantes en agriculture biologique, c'était une première. « Même si on a beaucoup de travail en cette période de l'année, avec les foins, c'est important de pouvoir échanger avec les enfants sur le métier de producteur de viande. Ils ont beaucoup de questions, c'est très enrichissant, des deux côtés je pense. » Ce jeune père de famille, qui emploie deux apprentis, n'oublie pas que ces enfants sont l'avenir, les consommateurs de demain.
Un petit Gaec dans la cour d'école
Quatre ou cinq enfants de l'école d'Authoison en connaissent déjà un rayon sur l'agriculture... et pour cause, ils sont fils d'éleveurs ! Déjà fins connaisseurs des marques de tracteurs et matériels agricoles, ils répondent sans hésiter aux questions posées par Philippe Mougin au petit groupe. « Est-ce que vous pouvez me citer des céréales ? » interroge celui-ci, devant une table où sont présentés des échantillons de graines. Les réponses fusent : « Le blé, l'orge, le maïs ! » La différence entre la paille et le foin ? Ils connaissent et expliquent à leurs petits camarades ! « Dans la cour, ils jouent à la ferme, et on les a surnommés "le GAEC" », raconte Emmanuel Joly. D'autres enfants sont plus éloignés des réalités agricoles, et demandent comment on reconnaît le mâle de la femelle, chez les bovins. Un taureau charolais en pâture avec les vaches allaitantes offre un bel exemple de dimorphisme sexuel...