ELVEA FRANCHE-COMTÉ / Après le diagnostic de sérieuses difficultés structurelles traversées en 2021 et 2022, Elvéa repart sur de nouvelles bases plus saines : des objectifs clarifiés, une nouvelle animatrice, des tarifs révisés pour couvrir les charges et garantir la pérennité de l’association.
L’assemblée générale d’ELVEA Franche-Comté (Eleveurs et Acheteurs associés) s’est tenue le jeudi 1er juin à la maison des agriculteurs à Vesoul, sous la présidence de Philippe Auger. L’occasion d’échanger sur l’activité de l’Organisation de Producteurs, qui, en cette année 2023 se donne un nouvel élan.
2023, reprise d’activités
« Les années 2021 et 2022 ont été mouvementées pour l’association » a indiqué Philippe Auger dans son rapport moral, revenant sur les difficultés liées à la gestion et la réalisation du travail qui ont conduit à une réorganisation de la structure avec l’appui du directeur de la FDSEA. Les résultats financiers reflètent ces difficultés, aggravées par la crise sanitaire. Mais l’association regarde vers l’avenir, avec un début d’année 2023 qui montre déjà une reprise d’activité très encourageante. Le président a insisté sur les objectifs clarifiés de l’OP : redynamiser l’association avec de nouveaux services pour les adhérents, conquérir de nouvelles places de marchés en termes de filières et enfin prospecter de nouveaux adhérents.
Nouveaux services aux adhérents
Depuis le 1er novembre 2022, Bérénice Fraye est la nouvelle animatrice de l’association. Une réorganisation qui répond aux objectifs fixés par le conseil d’administration : faire perdurer l’association.
Avec son statut d’organisation de producteurs non commerciale sans transfert de propriété, ELVEA intervient à plusieurs niveaux. Elle a un rôle d’organisation et de structure de productions avec les acheteurs désignés. L’enjeu est de répondre aux exigences des abatteurs, distributeurs et consommateurs tout en s’approchant au plus près des coûts de productions de nos éleveurs franc-comtois.
Côté communication, ELVEA aura à cœur de défendre l’image de l’élevage et de l’agriculture départementale. Les éleveurs français, déjà accablés de réglementations multiples (environnement, sécurité alimentaire, occupation durable des espaces, bien-être animal…) ont de plus en plus de mal à être compris et reconnus des consommateurs ! Nos systèmes de productions sont pourtant parmi les plus respectueux et ancrés dans les paysages, participant à la biodiversité et à l’entretien des espaces. Des efforts supplémentaires sont demandés tous les jours aux agriculteurs français qui doivent en voir la reconnaissance. Ils participent au maintien de l’économie et à la souveraineté alimentaire du pays. Si le consommateur tourne le dos à ces élevages vertueux, il ne fera qu’encourager l’importation de viande étrangère, pas forcément produite de manière plus extensive ! La qualité des produits et les images positives, portées par l’élevage français, voilà de vrais arguments commerciaux : ELVEA Franche-Comté participe à leur diffusion.
S’engager dans la démarche carbone
Philippe Auger encourage les adhérents à entrer dans des démarches telles que le CAP’2ER qui met en évidence le bilan carbone de leur exploitation. Ce type de diagnostic permettra à terme de répondre de façon chiffrée aux attaques des détracteurs de l'élevage. Il est fondamental pour l’élevage français de montrer « patte blanche » et transparence.
D’autant qu’il y a un autre point inquiétant pour notre élevage : la décapitalisation du cheptel, français, européen et même mondial… La France est gravement impactée depuis plus de cinq ans avec une perte d’environ 100 000 vaches (lait-viande) par an. Les abattages sont passés en moyenne de 65 000 animaux/semaine à 55 000. En parallèle, la consommation globale se maintient, voire est en légère hausse en 2022 avec des records sur la viande hachée. L’importation de viande en 2022 représentait 26 % de la consommation.
La disparition des élevages renforce les importations. Les attaques sociétales, le niveau des revenus et une PAC de plus en plus contraignante n’encouragent pas les jeunes à songer au métier.
ELVEA Franche-Comté met tout en œuvre pour proposer à ses adhérents des solutions et services permettant de réduire leurs coûts de production. Même s’il n’y a pas de solution miracles pour corriger la situation, l’association a pour but d’accompagner les éleveurs dans leurs démarches obligatoires ou volontaires : Filières qualité, Chartes des Bonnes Pratiques, Boviwell, Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels, CAP’2ER, contractualisation, etc.