Vous êtes ici

Coopération : la CAL veut réinventer la proximité

Une vingtaine de cadres de la CAL ont fait le déplacement à Amance pour rencontrer les adhérents de la coopérative.
Une vingtaine de cadres de la CAL ont fait le déplacement à Amance pour rencontrer les adhérents de la coopérative.

Une quarantaine d’agriculteurs étaient au silo d’Amance à l’invitation des dirigeants de la Coopérative agricole de Lorraine : la nouvelle équipe entend réinvestir le terrain, avec une stratégie axée sur la proximité, la compétitivité et les prix.

Si dans les années 90, le silo de la CAL à Amance pouvait engranger jusqu’à 15 000 tonnes, ce volume s’est peu à peu érodé au fil des deux dernières décennies, jusqu’à 3 500 tonnes actuellement. « Nous avions un peu délaissé le secteur, et comme la nature à horreur du vide, nous avons perdu quelques grosses fermes », reconnaît Pierre-Antoine Ferru, le nouveau directeur général de la coopérative. La présence d’une vingtaine de personnes du siège à Amance, le 13 septembre dernier, marque un tournant dans la stratégie. « Notre venue ici vous montre notre ambition : dans un monde qui change très vite, il y a de forts besoins d’accompagnement des agriculteurs, auquel nous entendons répondre avec un pôle service. On va réinventer la proximité, redonner de l’importance aux délégués de section », appuie le président Pierre-Yves Simonin, également du voyage.

Des variations qui donnent le tournis

Comme l’a illustré Franck Loschi, responsable de la commercialisation des céréales, les variations de cours ont pris un rythme et une amplitude encore jamais vus. « La guerre en Ukraine a accéléré la tendance : on voit du blé qui prend ou perd 40 € la tonne en une demi-journée… ! » Si l’ancien courtier en grains prédit encore d’importants soubresauts dans les prochains mois, il table néanmoins sur de bons prix de marché, à terme. Côté intrants, Gilles Lassagne, le directeur du pôle végétal, fait face aux mêmes difficultés « avec des variations de prix de 80 à 100 € par jour sur les fertilisants, alors qu’il y a quelques années ça bougeait de 20 à 30 euros en une saison ! » Il fait part de ses préoccupations logistiques « 50% des usines de fabrication d’engrais azotés européennes sont à l’arrêt. Et pour les phytosanitaires, une bonne partie des molécules et des réactifs nécessaires à leur fabrication sont préparés en Inde et en Chine… le reconfinement chinois et la fermeture du port de Shangaï va poser un problème de disponibilités. »

Dans ce contexte complexe, la CAL mise donc sur l’anticipation afin d’assurer l’approvisionnement en semences, engrais et produits de traitements des végétaux.

La coopérative est aussi présente dans le domaine de l’élevage, comme l’ont rappelé plusieurs intervenants, aussi bien dans le domaine de la fourniture d’aliments – et même de médicaments vétérinaires – que dans l’accompagnement de la commercialisation des bovins, notamment sous signe de qualité.

Conseil agronomique et nouveaux services

Parmi les nouveautés mises en avant à l’occasion de cette rencontre, les cadres ont évoqué l’application Perfarmers, qui a pris le relai de la bourse aux céréales tombée en panne en pleine moisson… « Nous allons aussi proposer de nouveaux services, dans le domaine de l’agronomie, du financement des installations des jeunes agriculteurs, créer des clubs thématiques pour réunir des agriculteurs qui travaillent sur les mêmes questions : la méthanisation, l’agriculture de conservation, l’agriculture de précision, le biocontrôle. » Sans oublier l’accompagnement des exploitations à la qualification HVE (haute valeur environnementale), qui permet d’accéder à certaines aides PAC. « Nous avons déjà 93 fermes qualifiées HVE, c’est une première en France ! » s’est félicité le directeur.