Le mois de juillet 2021 a été frais dans le nord-Est de la France. Les maïs, qui ont bénéficié d’une bonne alimentation hydrique jusqu’à présent, seront mûrs bien plus tard que ces dernières années.
«À Chargey les Gray, la température moyenne de ce mois de juillet 2021 est de 19,3 °C, soit 1,2 degré en dessous de la moyenne des 20 dernières années », relève Emeric Courbet, technicien Grandes cultures à la Chambre d’agriculture de Haute-Saône, relevés météorologiques en main. « Juillet a d’ailleurs été plus frais que juin, ce qui s’était déjà produit en 2002, 2003 et 2011. »
Les maïs ont hérité de leur origine tropicale un métabolisme qui leur permet de fixer le carbone atmosphérique en conditions chaudes… Mais leur optimum thermique est supérieur aux graminées européennes. Lorsque la température est inférieure à 20 °C, leur photosynthèse est ralentie. « En conséquence de ce début d’été frais, les maïs poussent lentement et les récoltes seront beaucoup plus tardives que ces dernières années. Cela concerne également sojas et tournesols. »
Des assertions confirmées par les cartes de dates prévisionnelles de début des récoltes des maïs fourrage éditées par Arvalis-Institut du végétal en début de semaine. « Ces cartes ajustent, par région, la période possible de début des chantiers d’ensilage pour un scénario climatique à venir normal », introduit Michel Moquet. Les températures de ces dernières semaines ayant été légèrement inférieures à la normale, les prévisions de dates de récolte ont peu évolué. Vu les bonnes conditions actuelles pour l’alimentation en eau, les premiers chantiers ne devraient pas débuter avant la dernière semaine d’août, en Rhône-Alpes, Centre et Centre-Ouest, Aquitaine. » En Franche-Comté, ce sera plutôt la première semaine de septembre pour le Graylois, à peine plus tard pour les autres secteurs.
Pour établir ces prévisions de mâturité, les experts d’Arvalis s’appuient sur le groupe de précocité dominant et la date médiane des semis 2021. « Avec les données météo de l’année en cours et les données statistiques sur les semaines à venir, il est possible de prévoir une période à laquelle le stade optimal de récolte, 32-33 % de matière sèche plante entière, sera atteint. »
De bonnes réserves hydriques à la floraison
La floraison des maïs a débuté mi-juillet et va se prolonger jusqu’à début août dans les régions les plus tardives. Dans beaucoup de situations, on observe cette année un écart très réduit entre la sortie des panicules (fleurs mâles) et l’apparition des soies sur les épis (fleurs femelles). Ce décalage inhabituel engendre la présence fréquente de deux épis sur la même plante (prolificité), ce qui peut être favorable à la production de grain, en bonnes conditions d’alimentation.
Depuis les semis, les températures sont restées en dessous des normales, à l’exception de courtes périodes, début juin et mi-juillet, ce qui explique les floraisons un peu plus tardives cette année. Au niveau pluviométrie, on enregistre un excédent dans presque toutes les régions. Des maïs ont même été inondés dans certains secteurs du Nord-Est, phénomène heureusement rare à cette période…