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Fenaison, anticiper la deuxième coupe

Bien souvent, une fois achetées, les conditionneuses ne sont plus jamais vérifiées ni réglées. Photo : DR
Bien souvent, une fois achetées, les conditionneuses ne sont plus jamais vérifiées ni réglées. Photo : DR

Les précipitations de cette mi-juin soutiennent la pousse de l’herbe, alors qu’une bonne part des premières coupes ont eu lieu… Une nouvelle fenêtre météorologique s’ouvre la semaine prochaine.

La réussite des chantiers de fenaison est déterminante pour la constitution de stocks fourragers nécessaire à l’alimentation hivernale des troupeaux – voire pour suppléer à une ressource herbagère estivale insuffisante. L’entretien et le réglage du matériel ainsi qu’une bonne gestion des andains et du fanage permettent de limiter les risques de déperdition de la valeur nutritive.

Abaisser rapidement la teneur en eau

La fenaison transforme un fourrage vert, périssable, en un produit qui peut être facilement transporté sans danger d’altération, tout en maintenant les pertes en matière sèche et éléments nutritifs à un minimum. Cela implique la réduction de son taux d’humidité de 70 -90 % à 15-20 % ou moins. L’entretien et le réglage de la conditionneuse ont pour objet d’obtenir le degré voulu de conditionnement du fourrage et d’optimiser le fanage, tout en limitant la fragmentation et l’effeuillage. Le conditionnement permet de réduire la durée du fanage et de synchroniser le séchage des tiges et des feuilles. Un conditionnement insuffisant accroît le risque de dommages par la pluie ; à l’inverse, un conditionnement excessif accroît les pertes au champ lors des opérations de fauchage, de retournement et de mise en bottes. Bien souvent, une fois achetées, les conditionneuses ne sont plus jamais vérifiées ni réglées. Il est recommandé pourtant de régler la faucheuse conditionneuse en se conformant aux instructions du manuel.

Aérer les andains

Régler la largeur de l’andain est une intervention facile qui a une incidence majeure sur la durée du séchage. Étaler le fourrage sur la plus grande largeur possible. Plus l’andain est large et plus le foin fanera rapidement, parce qu’il est mieux exposé au soleil et au vent. Les rayons du soleil ne peuvent pas pénétrer très profondément à l’intérieur des andains. Des études nord-américaines ont montré que des andains de 2,7 m de large mettaient 35 % moins de temps à faner que des andains de 1,8 m. La vitesse du vent et l’humidité sont les facteurs météorologiques qui influent le plus sur la durée du fanage.

Le fait de relever la barre de coupe à 7,6 ou 10,2 cm a l’inconvénient de réduire un peu la quantité de foin récoltée, mais en contrepartie, il accélère le fanage, car l’air peut circuler dans l’espace créé entre le sol et l’andain par les chaumes plus hauts. Si le sol est humide et qu’il est en contact avec l’andain, le foin absorbera l’humidité du sol.

Le pirouettage permet de ramener en surface le matériau plus humide et d’ainsi homogénéiser le séchage, mais chaque manipulation entraîne la perte d’un pourcentage de feuilles, riches en éléments nutritifs. Ce pourcentage augmente à mesure que le fourrage sèche et devient cassant. D’où l’importance d’un pirouettage stratégique effectué quand la teneur en eau est encore élevée. Certains types de faneurs sont plus agressifs et plus efficaces pour aérer et « souffler » le foin, mais ils provoquent aussi un effeuillage plus sévère, en particulier quand le foin est relativement sec. Un fanage qui dépose le fourrage uniformément, sans paquets, est nécessaire pour éviter de presser des balles humides.