Cette année, La Vache qui rit fête ses cent ans. Retour sur l’histoire de cette marque emblématique et les nombreuses activités prévues pour l’occasion.
En 1865, Jules Bel monte sa société fromagère à Orgelet, un petit village jurassien. Pendant trente ans, il s’est procuré des meules d’emmental et de gruyère aux fruitières environnantes et se chargeait de leur affinage. A l’heure de sa retraite, l’entreprise fut reprise par ses deux fils, Henri et Léon.
En 1898, les deux frères décident de délocaliser la compagnie à Lons-le-Saunier. Cette ville propose de nombreux avantages comme sa ligne de chemin de fer et ses salines : le sel étant l’une des matières premières principales dans la fabrication de fromage à pâte dure.
Quelques années plus tard, en 1914, Henri en prend la direction lorsque Léon fut mobilisé pour la Première Guerre mondiale. C’est d’ailleurs là-bas qu’il va trouver l’inspiration pour le célèbre logo de la marque.
Pendant la guerre, Léon Bel est affilié à l’unité de Ravitaillement de Viande Fraiche dont l’emblème est un bœuf hilare dessiné par Benjamin Rabier. Ce symbole, nommé Wachkyrie, fait référence aux Walkyries, guerrières de la mythologie germanique. Léon va alors s’inspirer de ce modèle pour concevoir le logo de sa marque.
La naissance d’une marque
À la même époque, un nouveau produit est conçu en Suisse : le fromage fondu. Il sera importé en France en 1917 par la famille Graf et va beaucoup intéresser Léon Bel. C’est en 1921 qu’avec l’aide d’Émile Graf, il crée officiellement la marque La Vache qui rit. Initialement, les portions étaient commercialisées dans des boîtes en métal représentant une vache à quatre pattes derrière une barrière où on pouvait lire « La Vache qui rit ».
Le premier atelier de fabrication se trouvait là où se situe actuellement La Maison de La Vache qui rit à Lons-le-Saunier. Ces caves d’origine sont aujourd’hui le site d’exposition des boîtes, et des emballages de toutes les époques. Ces deux salles retracent également tout le côté historique de la marque. Avant que La Maison de La Vache qui rit ne s’installe en 2009, ces lieux étaient occupés par le musée archéologique. Au moment de la rénovation, la première boite en métal a été retrouvée dans le sol. Elle est aujourd’hui exposée.
La Vache qui rit est actuellement consommée dans plus de cent vingt pays à travers le monde, de l’Europe de l’Ouest aux États-Unis en passant par le Maghreb, le Vietnam ou encore la Chine. Au total, ce sont cent vingt et une portions produites chaque seconde dans le monde, soit dix millions par jour et cinq milliards par an. Douze usines à travers la planète emploient quatre mille collaborateurs et fabriquent cent trente recettes différentes en fonction des goûts et des besoins des consommateurs.
Des activités à la pointe de la technologie
Pour ses cent ans, La Vache qui rit se place sous le signe de la réalité augmentée. Réalisé par le studio de création art et technologie Théoriz à Lyon, ce projet permet aux visiteurs une expérience visuelle et sonore. Le principe est de se placer devant un écran pour se transformer en avatars, constitués de boîtes et de portions de La Vache qui rit, s’articulant au rythme des mouvements du corps.
Chaque année, l’équipe de La Maison de La Vache qui rit demande à un chef de revisiter son mur de recettes. Pour l’anniversaire de la marque, le musée a sollicité Romuald Fassenet, Meilleur Ouvrier de France depuis 2004 pour créer des recettes avec des portions de La Vache qui rit. Au total, dix-huit idées ont été acceptées avec comme thèmes principaux le bio, le végétal et les saveurs du monde entier.
mais pas que…
Une exposition nommée « 100 rires » est, par ailleurs proposée à La Maison de La Vache qui rit. Accessible jusqu’en décembre 2022, cet évènement rend hommage aux consommateurs comme aux acteurs de la marque avec l’objet phare : la boîte circulaire, revisitée sous tous ses aspects et toutes ses couleurs.