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Coopération internationale : 5 élèves de Fontaines planchent sur la place des femmes dans l'agriculture

« Agricultrices d’Ici et d’Ailleurs », c'est le nom du club refondé par un groupe d’élèves de Terminale STAV du lycée Fontaines. Crédit photo : Clara Desmottes
« Agricultrices d’Ici et d’Ailleurs », c'est le nom du club refondé par un groupe d’élèves de Terminale STAV du lycée Fontaines. Crédit photo : Clara Desmottes

Un groupe d’élèves de Terminale STAV du lycée Fontaines monte un projet de vidéo-reportage sur la place des femmes dans l’agriculture. Une collaboration avec l'Afdi BFC, qui permet des rencontres enrichissantes pour explorer la diversité des modèles familiaux, le statut et le droits des femmes dans différentes cultures.

Johanne, Charline, Agathe, Elisa et Lilou, accompagnées de leur professeure Mme Thiam, refondent un club de coopération internationale qu’elles inaugurent « Agricultrices d’Ici et d’Ailleurs », être une femme agricultrice en Bourgogne et dans le monde agricultrice. En collaboration avec l’association d’élèves de leur lycée (Alesa), l’Afdi et la région Bourgogne-Franche-Comté, elles s’intéressent à la place de la femme dans l’agriculture, notamment en Bourgogne et au Togo. Ce projet volontaire s’initie au début de l’année scolaire 2023, où un groupe de cinq élèves choisit de s’investir dans un projet de coopération internationale. Soutenues et accompagnées par l’Afdi de Bourgogne-Franche-Comté, la structure propose trois rencontres avec le groupe Coopération Internationale dont une sur la diversité des modèles familiaux et le statut et le droit des femmes dans le monde. Puis, c’est tout un travail d’interviews de quatre exploitantes de BFC et d’une exploitante togolaise qui se met en place.

Des témoignages atypiques

C’est sous forme de vidéo de 30 minutes que ce projet prend forme. Cinq agricultrices partagent leurs expériences, leurs visions et leurs travaux. Cette vidéo a été diffusée aux élèves de seconde du lycée agricole de Fontaines. La volonté du groupe était de sensibiliser les plus jeunes à la place que pouvait avoir la femme dans le travail d’agricultrice. Les retours sont positifs et les élèves ont été réceptifs. Les femmes interviewées ont des situations moins courantes dans le milieu agricole de manière générale : elles ne proviennent pas d’une famille d’agriculteurs et ont des exploitations moins conventionnelles (agriculture biologique, projet de ferme pédagogique, etc.) que la plupart des exploitations installées. Ces profils présentés, qui sont plutôt minoritaires dans l’agriculture de la région, permettent de semer des graines pour une prise de conscience, de changement et d’ouverture d’esprit. Bien que des témoignages de profils plus conventionnels auraient été intéressants pour équilibrer le reportage, les interviews mis en valeur créent un reportage authentique, diversifié qui met en lumière des façons de travailler moins répandues. De sensibiliser les plus jeunes à cela offre des outils pour leur poursuite dans le milieu agricole, d’autant plus que les classes sont composées à majorité de garçons et d’enfants d’agriculteurs.

Des témoignages chargés symboliquement

Au total, ce sont cinq agricultrices interviewées dans leur lieu de travail. Cécile est artisane boulangère, installée à Montbellet. Son témoignage interpelle au niveau de la grossesse et de la logistique que cela demande. Margot est éleveuse en bovin caprin, souhaite développer son activité « atypique » avec une ferme pédagogique. Atteinte d’autisme, elle explique les difficultés à s’installer et à avoir des aides lorsque l’on ne vient pas d’une famille agricole et qu’on ajoute à cela, un handicap. L’Afdi a mis en lien les filles de STAV avec des agricultrices, notamment au Togo. C’est au tour d’Olive d’être interviewée. Agricultrice au Togo et vice-présidente du réseau des Jeunes Agriculteurs local, elle partage son travail : plusieurs domaines et plusieurs activités sont mis en place dans le but d’avoir une sécurité alimentaire. Une partie de la production est dédiée pour la consommation de la population et l’autre à la commercialisation. Le tout, en agriculture biologique. Tout n’est pas mécanisé, donc la main d’œuvre est nécessaire. Olive se charge de la formation de nouvelles personnes intégrant l’exploitation.
Pour finir, ce sont deux associées en production et transformation fromagère, Véronique et Amélie, qui prennent la parole. Elles nous disent avoir reçu des questions sur le manque d’homme au sein de l’exploitation : « Comment vous faites ? [pour gérer l’exploitation seules] » ou encore « Où est le patron ? ». Des situations que l'on retrouve partout encore malheureusement...

La suite ?

Si le projet continue à l’avenir au sein du lycée, d’autres témoignages pourront s’ajouter. Une « soirée débat », comme le groupe l’aurait souhaité, avec une présentation du reportage, témoignages et prises de parole d’acteurs agricoles, permettrait de valoriser leur travail avec des échanges interactifs. Les cinq élèves de terminale ont en tout cas l’ambition que leur projet se poursuive et se développe même si elles ne sont plus présentes dans l’établissement. Espérons en effet.
 
Plus d’informations : https://moveagri.educagri.fr/?LesFemmesDansLAgricultureFamiliale