Faible ensoleillement, conditions très humides et températures douces à chaudes ces dernières semaines sont autant de facteurs favorables à la verse des céréales à paille même dans des situations où le risque précoce pouvait être jugé faible. Arvalis-Institut du Végétal fait le point cette semaine sur les solutions de régulation possibles.
On observe déjà localement des phénomènes de verse précoce, notamment sur orge d’hiver, causée par les forts cumuls de pluie sur des couverts denses, essentiellement feuillus. Si ces phénomènes précoces sont réversibles à ce stade, ils sont indicateurs de la sensibilité future du couvert à la verse. Dans les deux prochaines semaines, l’humidité persistante ainsi qu’un rayonnement toujours limité ne vont pas inverser la tendance. L’augmentation des températures va de plus accentuer la dynamique poussante. Les risques verse calculés à épi 1 cm notamment via nos grilles d’évaluation sont à revoir à la hausse, jusqu'au passage à l'échelon de risque supérieur dans les conditions les plus difficiles.
Que faire à l’approche du stade 2 nœuds ?
Sur blé, les applications à base de chlorméquat ne sont plus d’actualité pour une majorité de la plaine, les stades étant déjà avancés. Seuls des blés semés très tard, suite aux difficultés de semis de cet automne, pourraient encore être concernés par ce type de produits. Pour la majorité des situations, il faut se tourner vers les produits disponibles autour des stades 1-2 nœuds à base de trinexapac et/ou de prohexadione. Sur orge d’hiver, les produits à base d’étéphon sont applicables à partir du stade 2 nœuds. Pour les risques très forts à 2 nœuds, il peut encore être possible d’appliquer un programme à base de trinexapac rattrapé par de l’étéphon. Cette deuxième application peut être positionnée jusqu’à dernière feuille.
Attention aux conditions d’application
Les régulateurs de croissance doivent s'employer dans les meilleures conditions afin de bénéficier au maximum de leur potentiel. Les applications sont à réaliser sur des cultures saines et dans des conditions climatiques favorables. Les températures sont un élément à prendre en compte, mais également le rayonnement au moment de l’application et des jours qui l’encadrent. Afin d’éviter tout risque de phytotoxicité pour la plante, il convient de les appliquer sur des cultures en bon état (indemnes de viroses, etc.) et si possible, dans des conditions climatiques « poussantes » (températures douces et sans grandes amplitudes thermiques). Cette vigilance aux risques de phytotoxicité est d’autant plus importante dans le cas de mélanges de produits de différents usages.