La deuxième édition du Salon de l’herbe organisé par Interval a réuni plus de 200 coopérateurs à Onay, le 23 mars dernier. L’occasion de rappeler les fondamentaux techniques de la culture de l’herbe et de sa récolte…
Comparativement à 2022, le deuxième salon de l’herbe d’Interval a bénéficié d’une météorologie plutôt clémente, le 23 mars dernier à Onay. C’est sur une parcelle du Gaec Jarrot que les coopérateurs se sont retrouvés, à l’invitation de leurs techniciens. « Nous avons aussi accueilli une soixantaine d’élèves de Vesoul Agrocampus (BTS ACSE), du lycée de Montmorot (BTS ACSE), de la MFR d’Amange (bac pro 2ème année), du LEGTA Dijon Quetigny (BTS PV 2ème année) », précise Gaétan Corti, responsable de la communication de la coopérative.
Au menu de cette journée technique, pas moins de 14 ateliers thématiques, vers lesquels étaient orientés les visiteurs en petits groupes, au fur et à mesure de leurs arrivées.
La performance fourragère, facteur de résilience
Les dix dernières années, marquées par les aléas climatiques et les fluctuations des prix des engrais et des carburants, focalisent les éleveurs sur l’intérêt stratégique de l’autonomie alimentaire de leurs systèmes. Une autonomie qui passe, bien entendu, par l’implantation de prairies temporaires productives… et adaptées au contexte pédoclimatique local. Plusieurs bandes de démonstrations de variétés fourragères, en culture pures ou associées, étaient justement visibles lors de ce Salon de l’herbe : les classiques trèfles blancs, trèfles violets, trèfles d’Alexandrie, Ray-Grass anglais, mais aussi des vesces, sainfoins, minettes…
La coopérative a pu présenter les essais conduits cette année, notamment sur la thématique de la conduite de la fertilisation azotée sur ray-grass, des stratégies culturales, de différents méteils. Marc Morot et Régis Creusot, s’appuyant sur des résultats d’analyses, ont délivré de précieux conseils en matière de récolte des fourrages. « La valeur alimentaire de l’herbe évolue en fonction des conditions météorologiques dans ses différentes composantes : l’énergie, la matière azotée, la cellulose… il faut trouver le bon compromis pour récolter au moment optimum, en fonction des contraintes de l’exploitation. La digestibilité de la matière organique (dMO) est une valeur intéressante, car elle permet de savoir ce qui est réellement disponible pour les animaux. Gagner un point de dMO, en fauchant deux jours plus tôt par exemple, ça correspond à seulement 0,015 unités fourragères… mais sur 16 kg de fourrage ingéré, ça fait 1,5 litres de lait supplémentaires permis par la ration de base. » Et autant d’économisé en complémentation énergétique, sous forme de céréales !
Limiter la durée de séchage au sol
L’amélioration de la valeur alimentaire de l’herbe destinée aussi bien au pâturage qu’à la conservation sous forme d’enrubanné, d’ensilage ou de foin s’élabore dans toutes ses dimensions. « Le choix des espèces, le pilotage de la fertilisation, le stade et la date de fauche, la conservation, la durée de séchage au sol notamment – plus le fourrage reste longtemps et plus sa valeur nutritive baisse – et enfin l’ingestion… », résument les techniciens, graphiques à l’appui.
D’autres ateliers s’intéressaient par exemple à la question du séchage en grange, du suivi et de la gestion des populations de campagnols, ou encore du chaulage des prairies. Sans oublier le volet économique « un ensilage d’herbe de bonne qualité, c’est-à-dire correctement fertilisé et récolté au bon stade, est une source d’économie car il abaisse le coût de la ration : si on compare une ration à base d’ensilage de maïs avec une ration maïs associé à 6 kg d’ensilage de ray-grass de bonne qualité, pour un troupeau de 80 vaches laitières, on économise 40 tonnes de tourteaux de soja par an ! », assurent les techniciens.