Dans les exploitations laitières se croisent un grand nombre de conduites d’eau, d’électricité, de moteurs et de capteurs électroniques. Par définition, la salle de traite est, avec tout son système électrique et de nettoyage, le lieu le plus à risque dans le domaine des courants parasites et des champs électromagnétiques perturbateurs. Le vétérinaire Pierre Radigue insiste sur le fait que « la première des choses à faire est d’éloigner un maximum le poste d’électrification de la clôture de la laiterie, en lui construisant sa propre prise de terre. »
25 éleveurs du GIEE Lait bio de Haute-Saône se sont formés en mars dernier à la question des courants parasites et de leurs conséquences zootechniques. Pour mettre en cohésion tous les éléments constitutifs de la salle de traite (tuyauteries, câbles d'alimentation, transformateurs électriques...) et éviter qu’ils soient source de problèmes, il faut avant tout une bonne prise de terre. La prise de terre est le point vers lequel le « surplus » d’électricité du circuit doit converger pour pouvoir se dissiper. D’une manière générale, les salles de traite devraient compter en moyenne une dizaine de points reliés à la prise de terre comme chez nos voisins britanniques où ces points sont imposés au constructeur par le concepteur, ce qui n’est pas le cas en France.
Quelques points essentiels sont à retenir pour une bonne prise de terre :
- Une seule prise de terre pour tout le site (hors poste de clôture)
- Être suffisamment éloigné du bâtiment d’élevage
- Ne pas être situé sur une faille ou un cours d’eau souterrain
- Réaliser des liaisons équipotentielles de l’ensemble des éléments métalliques des bâtiments (soudure sur treillis, soudure entre les poteaux, ..) afin de redonner une cohérence et éviter la dissipation du courant dans la terre par la structure elle même
- Séparer la tranchée d’alimentation électrique de celle de la conduite d’eau, ou les espacer d’au moins 60 cm si elles sont dans la même fouille, il sera impératif de noyer l’ensemble avec des matériaux non conducteurs (comme du sable) sur une épaisseur de 30 cm minimum.
Attention, il ne pas confondre terre mécanique et terre électrique. La terre, mesurée en ohm directement sur une prise standard correspond à la terre électrique. Or, des pertes de courant peuvent se réaliser au sein du bâtiment via les structures métalliques directement dans le sol. Autrement dit, pour que le courant électrique « polluant » converge efficacement vers la prise de terre, il faut que le potentiel électrique de cette dernière soit inférieur à celui créé par l’ensemble des structures métalliques du bâtiment en contact avec le sol. La mesure de terre la plus juste est celle où l’on « shunte » l’effet des masses métalliques pour ainsi pouvoir comparer cette mesure à la prise de terre électrique.