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Repro, santé : les systèmes de monitoring à la rescousse

Aline Jeannerod, animatrice commerciale "nouvelles technologies" chez Geniatest, présente le SenseHub, système de suivi du troupeau par capteurs. Crédit photo : AC
Aline Jeannerod, animatrice commerciale "nouvelles technologies" chez Geniatest, présente le SenseHub, système de suivi du troupeau par capteurs. Crédit photo : AC

Après la réunion d'hiver du centre d'élevage de Villersexel, la visite d’exploitation de Frédéric Routhier, éleveur à Grammont, a permis à Geniatest de présenter les outils de suivi de la reproduction et de la santé proposés par la coopérative.

Le bâtiment d’élevage de Frédéric Routhier présente la particularité d’être recouvert d’une toiture isolante. « Il date de 20 ans. Aujourd’hui les panneaux sandwichs proposés par les constructeurs sont plus épais… » Le troupeau laitier compte 51 vaches, avec une moyenne de 26,2 kg par vache contrôlée. Comme l’illustrent bien les graphiques distribués par la conseillère du secteur, c’est au pâturage que la marge alimentaire est la meilleure : elle a atteint 9,8 €/VL/jour en avril dernier (contre 7,8 en moyenne annuelle). « Mais je suis limité par mon parcellaire, avec relativement peu de surfaces facilement accessibles depuis le bâtiment. », signale l’éleveur, qui distribue une ration mélangée à base de maïs ensilage quasiment toute l’année.

Plus de sérénité pour le suivi santé

Limité aussi par la main-d’œuvre disponible, avec un salarié à mi-temps et une apprentie, Frédéric Routhier a fait le choix de s’équiper d’un système de monitoring ‘’SenseHub’’, auprès de Geniatest. « Je ne reviendrais pas en arrière », affirme-t-il. Comme l’a exposé Aline Jeannerod, animatrice commerciale nouvelles technologies à la coopérative « le principe de cet outil repose sur l’interprétation des données recueillies par un capteur d’activité dernière génération porté par la vache – soit en collier, soit en boucle d’oreille – pour traduire les modifications significatives de comportement en informations utilisables par l’éleveur. La détection des chaleurs, par exemple, va jusqu’au calcul de l’heure de leur démarrage et s’affiche avec un indice de confiance, ce qui permet de choisir le meilleur moment pour inséminer. Toujours dans le domaine de la reproduction, on peut aussi avoir une alerte pour suspicion d’avortement. » L’interface logicielle, disponible aussi bien sur smartphone que tablette ou PC, permet à l’utilisateur d’accéder à l’historique des évènements de reproduction, tels que l’insémination, le vêlage… Dans le domaine de la santé, ce système de monitoring délivre aussi de précieuses informations, telles qu’une anomalie dans l’activité de la vache ou un problème de rumination, ce qui facilite une intervention précoce de l’éleveur. Même le stress thermique peut être appréhendé par ce canal. « En pratique, nous préconisons d’équiper au moins 60% des vaches du troupeau, de manière à pouvoir encadrer correctement les périodes de vêlage et de reprise d’activité ovarienne », poursuit Aline Jeannerod. L’investissement est relativement conséquent : il faut acheter les colliers ou les boucles, ainsi qu’une antenne qui collecte les données pour les transmettre au serveur, environ 10 000 € pour une ferme ‘’moyenne’’ de 70 vaches. Investissement normalement amorti en quelques années par une amélioration des résultats de reproduction, une réduction des périodes improductives, et une meilleure santé du troupeau. « C’est un système à la fois évolutif et adaptable : si le troupeau augmente, on peut ajouter des colliers… on peut équiper un deuxième site d’élevage d’une antenne secondaire, pour le suivi des génisses par exemple. » Sur la zone Geniatest, environ 200 élevages sont équipés. « 93% ont opté pour la version ‘’advanced’’, qui permet, en plus de la détection des chaleurs, de détecter aussi les stress autour du vêlage et d’alerter d’éventuels problèmes de santé (locomotion, rumination…) »