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Les GDS en congrès réaffirment leur rôle de vigie sanitaire

Christophe Moulin : «l’incontournable dynamisation de l’échelon régional». Photo : JL.Masson
Christophe Moulin : «l’incontournable dynamisation de l’échelon régional». Photo : JL.Masson

Réunis en congrès national, les représentants des Groupements de Défense Sanitaire (GDS) ont mis l’accent sur la modernisation des outils de surveillance, l’engagement dans la prévention des maladies émergentes et le rajeunissement des instances.

Les 17 et 18 avril derniers, Nancy a accueilli les délégués venus de toute la France pour participer au congrès annuel des GDS. Les échanges ont débuté le jeudi lors d’une session en huis clos, suivie d’une soirée conviviale dans les lieux emblématiques de la cité ducale. Le lendemain, la matinée s’est ouverte au public pour l’assemblée générale, marquée par des discours fédérateurs et des annonces stratégiques.

Cap sur la prévention et l’innovation

Sous les ors de l’hôtel de ville, Hervé Dartoy, président du GDS de Meurthe-et-Moselle, et Jean-Charles Blanckaert, son homologue marnais, ont accueilli leurs collègues du Grand Est. Ensemble, ils ont rappelé l’importance du travail en réseau entre les dix départements de la région. L’année 2024 marque par ailleurs un jalon symbolique : les 60 ans de l’association nationale, GDS France. Son secrétaire général, Stéphane Jeanne, a réaffirmé la mission centrale du réseau : garantir la santé du cheptel français par la veille et la prévention.

Face à la progression de pathologies vectorielles, notamment certains sérotypes de fièvre catarrhale ovine (FCO) et la maladie hémorragique épizootique (MHE), deux chantiers majeurs ont structuré l’année écoulée :

  • Une refonte de la plateforme sanitaire, avec une refonte des outils de suivi des élevages pour améliorer l’analyse et le croisement des données. « Le suivi des troupeaux a été repensé en profondeur, détaille Stéphane Jeanne. Pour offrir des expertises plus complètes, en optimisant les données ».
  • Le déploiement de Sanibov, un programme né dans le Grand Est visant à sécuriser les mouvements d’animaux et limiter la diffusion de maladies – avec une extension nationale prévue dès 2025.

Vers un réseau plus jeune et plus agile

Lors de la présentation du rapport d’orientation, Christophe Moulin, président de GDS France, a exprimé sa solidarité envers les éleveurs touchés par la FCO, la MHE, ainsi que ceux de Mayotte récemment frappés par des crises sanitaires. Il s’est aussi félicité de la reconduction pour cinq ans des FRGDS en tant qu’organismes à vocation sanitaire (OVS), preuve selon lui de la fiabilité et de l’expertise du réseau.

Lancé sous sa présidence, le dispositif « Graines de GDS » vise à faire émerger une nouvelle génération de responsables, avec un double objectif : renouveler les instances et faire entrer des regards nouveaux dans la gouvernance.

L’arrivée prochaine des assises sanitaires, à l’initiative du ministère de l’Agriculture, est perçue comme une opportunité pour repenser le système sanitaire français. Christophe Moulin appelle de ses vœux une approche globale, intégrant les défis du changement climatique, la transition écologique, et une meilleure équité financière entre filières. Il reste en revanche plus critique sur l’idée de créer des « contrats de filière en silo », jugés inadaptés pour certaines menaces sanitaires majeures.

Renforcer les synergies territoriales

Le président de GDS France a aussi insisté sur la nécessité de consolider les partenariats existants en matière de surveillance, citant notamment TechOvin pour l’ovinsanté et Fredon France dans la lutte contre le frelon asiatique. Il appelle enfin à une harmonisation de la gouvernance dans les différentes structures du réseau et à une implication accrue des échelons régionaux, clés d’un maillage sanitaire réactif et cohérent. Il conclut en préconisant « l’uniformisation des conseils d’administration de tout le réseau GDS et l’incontournable dynamisation de l’échelon régional ».