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Lait cru et RSE au cœur de l’AG du Lial de Rioz

les analyses du lait pour son paiement à la qualité restent le coeur de métier du laboratoire interprofessionnel de Rioz, qui a néanmoins beaucoup diversifié ses activités. Crédit photo : A.Coronel
les analyses du lait pour son paiement à la qualité restent le coeur de métier du laboratoire interprofessionnel de Rioz, qui a néanmoins beaucoup diversifié ses activités. Crédit photo : A.Coronel

Le laboratoire interprofessionnel d’analyses laitières (LIAL) affiche une belle dynamique avec +16 % de croissance en trois ans, sans hausse tarifaire. Lors de sa dernière AG en tant que président, Yves Grandemange a rappelé l’importance de la filière lait cru. La directrice Laurence Bruneau a souligné la progression des analyses et les projets structurants, notamment en matière d’énergie.

L’assemblée générale du LIAL de Rioz s’est tenue le 20 mai dans un climat à la fois serein et déterminé. Serein, car les voyants économiques sont au vert, avec un chiffre d’affaires de 7,8 millions d’euros (+16 % en trois ans) et un laboratoire qui continue de se moderniser. Déterminé, car les enjeux autour de la filière lait cru, de la sécurité sanitaire et de la responsabilité sociétale (RSE) restent d’actualité.

Dernière AG pour Yves Grandemange

Cette assemblée marquait une étape symbolique pour Yves Grandemange, président sortant : « Cette AG est la dernière que je préside, et elle coïncide avec l’aboutissement de plusieurs initiatives structurantes pour notre laboratoire. » Parmi ces projets, l’aménagement de 150 m² de nouveaux locaux pour les salles d’analyses et bureaux, un nouveau parking, et surtout l’élargissement des capacités du pôle de microbiologie alimentaire, qui représente aujourd’hui plus de 50 % du chiffre d’affaires. Ce développement a permis d’intégrer des analyses spécifiques comme la recherche des entérotoxines staphylococciques, particulièrement utiles pendant la saison du Mont d’Or.

Très attaché à la filière lait cru, Yves Grandemange a insisté sur la nécessité de la défendre : « Il est impératif que nous prenions collectivement conscience des menaces qui se profilent. À l’image de la grippe H5N1 chez les bovins, où le traitement thermique apparaît comme la seule parade, il faut préserver notre modèle. »

Il a également salué la solidité économique du laboratoire, qui continue de se développer sans augmentation de cotisation interprofessionnelle, tout en obtenant le renouvellement de ses accréditations COFRAC et de sa certification Qualiopi.

Enfin, la thématique RSE a été au centre de l’assemblée : « Nous recyclons 36 types de déchets, lavons les tubes à essai, préparons des ombrières photovoltaïques et œuvrons pour la biodiversité sur notre site. »

Une activité en pleine croissance

La directrice du laboratoire, Laurence Bruneau, a détaillé un rapport d’activité très positif, malgré une baisse de 2,6 % du nombre d’exploitations suivies (5099), dans un contexte national en repli.

Le volume d’analyses, lui, est en progression de 6,5 %, porté notamment par l’analyse du lait pour le paiement à la qualité, cœur de métier du LIAL, en hausse de 11,7 % en 2024. Le laboratoire se place au 3e rang national pour le nombre de producteurs analysés et au 2e pour le nombre d’analyses, avec une moyenne de 112 analyses par producteur et par mois. « Nous avons une équipe jeune, compétente et mobilisée : 76 collaborateurs, dont 71 ETP, avec une moyenne d’âge de 36,9 ans. » Les analyses microbiologiques représentent désormais la moitié du chiffre d’affaires, et les prestations pour le paiement à la qualité 33 %. Les analyses santé animale et la détection de pathogènes et de flore d’altération progressent, tandis que les analyses pour les cellules somatiques et les points de congélation montrent une dégradation partielle, imputée notamment à la FCO et la MHE. Autre évolution : la baisse des résidus d’antibiotiques détectés, avec 612 cas contre 752 en 2023, dont 97 % de métalactamines.

Projets structurants et chaîne du froid

La commission tripartite, via Valentin Peyrard, a insisté sur les nouvelles exigences en matière de chaîne du froid, notamment la fin de la dérogation à 6°C. Le suivi des préleveurs sera renforcé en 2025 par une base de données dédiée. La formation progresse avec 18 % des chauffeurs déjà formés, mais des délais restent à maîtriser. En parallèle, le taux d’utilisation de la plateforme Infolabo reste un peu en retrait, ce qui a conduit à proposer une campagne de communication pour encourager les producteurs à l’utiliser davantage.

Dans le volet RSE, un accent particulier est mis sur la transition énergétique : des ombrières photovoltaïques de plus de 1 000 m² en cours de déploiement sur le parking du laboratoire devront couvrir 30 % des besoins électriques du site. Un groupe électrogène de 2 KVA a été installé pour pallier d’éventuelles coupures, suite à une panne d’alimentation du réseau en 2024. Il s’inscrit dans une logique d’autonomie et de résilience. Emmanuel Aebischer, président de la FDSEA et producteur laitier, a salué une belle dynamique : « Le labo de Rioz a beaucoup évolué, avec ses familles professionnelles toujours à la recherche de solutions, dans un contexte de diminution des volumes d’analyses laitières avec la baisse du nombre de producteurs. Les analyses de fourrage, par exemple, sont en plein essor. Le labo est en bonne santé. Je suis fier de la bonne conduite de ce labo. » Un écho partagé par Yohann Barbe, président de la FNPL, qui rappelle l’importance des laboratoires interprofessionnels comme outil d’équité : « Ils garantissent l’équité de nos factures de lait et la sécurité de produits sains. C’est crucial de défendre cette force française que sont les laits crus. Les labos sécurisent cette filière. »

Pour conclure cette AG, Yves Grandemange a tenu à remercier l’ensemble de l’équipe : « Notre réussite repose sur l’engagement de notre directrice, de son équipe d’encadrement, et de nos 76 collaborateurs. Leur professionnalisme est le garant de la qualité de nos analyses. »